Le Roy et l’homme exclu

Né à Amsterdam en 1924, Louis G. Le Roy est un plasticien, écrivain, docteur honoris causa et professeur de dessin néerlandais.

Par GVadmin Publié le 15 janvier 2010 à 11 h 56

Né à Amsterdam en 1924, Louis G. Le Roy est un plasticien, écrivain, docteur honoris causa et professeur de dessin néerlandais. Il doit sa popularité à son éco-cathédrale qu’il a construite à Mildam aux Pays-Bas et s’est vu attribuer le prix Gerrit Benner pour l’ensemble de son œuvre.

En tant qu’artiste, Le Roy fut l’un des premiers à réagir à la prise de conscience écologique qui s’est manifestée au début des années 60 en Europe, en réaction au développement rapide de l’industrie et des technologies et à la coupe blanche qu’a entraîné l’urbanisme d’après-guerre. En 1970, « l’année de la nature » pendant laquelle une nouvelle vague écologique a touché le pays, les idées de Le Roy se sont répandues comme une traînée de poudre.

Le Roy fut le premier à voir surgir le spectre d’une ville moderne morte, hors du temps, où la participation des habitants est indésirable, voire même interdite. En 1975, il exposa dans un article intitulé « Onze spectaculaire samenleving » (« Notre société spectaculaire ») les fondements de sa philosophie : une attaque frontale contre un concept urbanistique, s’appuyant sur l’idée de « l’homme exclu » à travers une critique acerbe de La Grande Borne, cité parisienne conçue par l’architecte Aillaud en 1971. Lors des graves troubles qui ont eu lieu en 2005 dans les banlieues françaises, certains commentateurs ont fait le lien entre l’architecture de ces quartiers et l’apparition de ces troubles. Quiconque avait lu l’article de Le Roy aurait pu prédire il y a trente ans cette insurrection. La cité La Grande Borne semble quasiment être construite sur mesure pour « l’homme exclu ».

Depuis lors, l’art de Le Roy s’est orienté vers l’évolution de processus écologiques dans le temps et dans l’espace. L’homme y joue un rôle central en tant que catalyseur. Au cours des dernières décennies, l’image que le public a de Le Roy a considérablement évolué : du « jardinier sauvage » aux idées anarchistes, il est devenu un artiste engagé et visionnaire lorsqu’il s’agit de défendre l’importance de l’écologie et de la créativité humaine. À l’heure actuelle, alors que la pensée orientée vers l’avenir s’est durablement installée dans la réflexion sur la nature, le paysage et l’aménagement du territoire, la philosophie de Le Roy apparaît sous un jour nouveau. La solution ne réside pas dans la critique, mais dans l’action : mieux vaut essayer d’améliorer la situation.

huubmous.nl

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