l’Amérique Latine demandent plus d’autonomie pour la gestion de l’aide environnementale

La 4ème Assemblée du FEM, le Fonds pour l’environnement mondial, s’est tenue du 24 au 28 mai à Punta del Este, en Uruguay. Elle a été l’occasion pour les gouvernements latino-américains de pointer du doigt le manque d’efficacité des …

Par GVadmin Modifié le 26 avril 2012 à 15 h 37

La quatrième Assemblée du FEM, le Fonds pour l’environnement mondial, s’est tenue du 24 au 28 mai à Punta del Este, en Uruguay. Elle a été l’occasion pour les gouvernements latino-américains de pointer du doigt le manque d’efficacité des programmes environnementaux, dû selon eux au faible pouvoir de décision dont bénéficient les pays où sont développés les projets.

Quatrième assemblée du FEM
Logo de la 4è Assemblée du FEM ©GEF

C’est à Daniel Astori, vice-président d’Uruguay, qu’est revenu l’honneur d’ouvrir officiellement cette assemblée, la première à avoir lieu en Amérique Latine depuis la création du FEM en 1991. Réunissant plus de 100 ministres de différents pays et plusieurs centaines d’experts du monde entier, elle a permis à ses participants de discuter de la manière dont sont distribuées les aides. Plus de 4 milliards de dollars doivent être distribués dans les 4 prochaines années.

Selon Enma Díaz, sous-ministre des Ressources naturelles du Guatemala, les pays qui hébergent les projets doivent jouer un rôle plus important au sein des organes de décision, afin de diriger les fonds vers des programmes qui leur sont vraiment bénéfiques. Pour elle, la bonne gestion exigée par les pays donateurs ne pourra se faire qu’à travers une étroite coopération avec les pays receveurs.

Même son de cloche du côté du délégué cubain, Jorge Luis Fernández, qui dénonce le déséquilibre d’un système qui profite selon lui aux intérêts des pays riches, tandis que les problèmes d’éducation et de pauvreté ne sont pas pris en compte. Il se félicite que l’assemblée représente un très grand nombre de pays de manière individuelle, leur offrant ainsi de réelles possibilités de négociation. En revanche, il déplore leur sous-représentation au sein du conseil du FEM, dont près de la moitié des 32 directeurs appartient à des pays riches.

Le PPD, le Programme des Petits Dons, constitue l’un des projets phares du FEM. Il est mis en œuvre au niveau local à travers plus de 400 organisations de la société civile, mais il représente moins de 1 % du budget de l’organisme. Pour Jorge Luis Fernández, le PPD est un exemple parfait du déséquilibre qu’il dénonce : il s’agit d’un des programmes les plus efficaces, car il s’adresse aux problèmes de fond que rencontrent les habitants, pourtant c’est celui qui reçoit le moins d’argent.

Jorge Rucks, directeur national de l’Environnement d’Uruguay a lui aussi insisté sur la nécessité de mettre en place des mécanismes qui permettent aux pays receveurs de participer plus activement aux décisions. Il a rappelé que ces pays sont ceux qui souffrent le plus des conséquences du changement climatique, alors que celui-ci est provoqué par la pollution historique des nations industrialisées.

Pour Enrique Maruri, délégué colombien, c’est aux pays receveurs qu’il appartient de définir les projets, et non pas aux pays donateurs. Il a été soutenu dans ses propos par le directeur du bureau régional des sciences de l’Unesco pour l’Amérique Latine, Jorge Grandi, qui estime que l’appropriation des projets au niveau national est essentielle au bon fonctionnement d’un fonds, quel qu’il soit.

L’Assemblée a ainsi démontré qu’elle offrait un cadre propice au débat, en permettant à ces réclamations d’avoir été exprimées. Reste à savoir si elles seront entendues.

bionero.org

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