le réchauffement climatique tue à petit feu les agriculteurs

Certaines personnes palabrent sur le réchauffement climatique lors des colloques et des sommets internationaux. D’autres subissent ses méfaits au point de se donner la mort. Hommage à ces fermiers kenyans pour qui chaleur rime avec malheur.

Par GVadmin Publié le 19 juillet 2010 à 12 h 02

Certaines personnes palabrent sur le réchauffement climatique lors des colloques et des sommets internationaux. D’autres subissent ses méfaits au point de se donner la mort. Hommage à ces fermiers kenyans pour qui chaleur rime avec malheur.

Fermier africain dans son champs ravagé par la sécheresse
© Eric Isselée

Qui aurait cru que la chaleur, tant convoitée par les baigneurs des plages du Narbonnais et les adeptes des terrasses parisiennes, serait à l’origine d’une recrudescence des suicides en Afrique ? Qui pouvait s’imaginer que des agriculteurs se donneraient la mort pour quelques milliers de dollars de dettes ? Et pourtant, dans l’Est du Kenya, le taux de suicide des fermiers grimpe en flèche depuis quelques années.

Le nombre moyen de décès annuel par suicide était jusqu’ici proche de 300 personnes. Depuis l’année dernière, ce chiffre a été multiplié par 7, et dépasse à présent la barre des 2 000 personnes. Kennedy Mutsido, un agriculteur de la région, compte parmi les victimes de ce fléau. Étranglé en février dernier par un crédit de 5 000 dollars, à bout de souffle, le fermier met fin à ses jours après avoir assassiné sa femme et ses trois enfants.

L’histoire de Kenney Mutsido, aussi dramatique soit-elle, est loin d’être un cas isolé. Criblés de dettes et ruinés par la réduction des récoltes qui découle de la sécheresse, de nombreux agriculteurs baissent les bras et décident de passer à l'acte. Prises d’assaut, les morgues de la région ont tendance à devenir trop exiguës.

La désertification, avec son corollaire le manque d’eau, sont des calamités qu’endurent les populations d’Afrique Subsaharienne depuis des décennies ; notamment en raison de facteurs socio-économiques, politiques et démographiques. La dégradation des sols au Kenya serait-elle donc une fatalité reliée à ces paramètres indirects ? En partie seulement. Le fond du problème – et il est de taille – est que le réchauffement climatique accentue et renforce avec le temps la sécheresse. Résultats : les saisons des pluies se font de plus en plus rares, les productions agricoles s’étiolent et périssent, et dans les cases en terre battue des enfants meurent de malnutrition. En chiffre, cela représente au moins 10 millions de personnes qui souffrent de famine.

On pourrait se lamenter pendant des heures sur le sort de ces pauvres fermiers kenyans. Mais à quoi bon ? Côté nord, les groupes de distribution continueront à jeter des tonnes de nourriture sur les chaussées. Et les aficionados de tuning rouleront toujours aussi vite que K2000. Côté sud, de vieilles mains rocailleuses creuseront demain encore la terre en vain ; puis invoqueront les dieux de la pluie avant de se noyer dans une mare de larmes et de sang.

Change.org / Environnement

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