Observation des baleines pour le tourisme durable

Les habitants de la Péninsule Valdéz, au nord de la Patagonie, sont de fervents défenseurs de la baleine franche australe. Non sans raison : les eaux qui bordent leur presqu’île accueillent chaque année …

Par GVadmin Publié le 26 juillet 2010 à 9 h 07

Les habitants de la Péninsule Valdéz, au nord de la Patagonie, sont de fervents défenseurs de la baleine franche australe. Non sans raison : les eaux qui bordent leur presqu’île accueillent chaque année d’importantes populations de cette espèce menacée, qui fait la joie des touristes et permet aux populations locales de générer des revenus conséquents.

baleine franche australe (Eubalaena australis) sautant hors de  l'eau
Baleine franche australe (Eubalaena australis) © Winfried Bruenken

Véritable curiosité géographique du littoral atlantique, la Péninsule Valdéz n’est reliée au continent que par un isthme extrêmement mince. Ses côtes offrent un lieu de reproduction privilégié pour de nombreux mammifères marins, dont les plus célèbres sont sans conteste les baleines franches australes (Eubalaena australis).

Ces mastodontes de 60 tonnes et 15 mètres de long attirent chaque année des centaines de milliers de touristes sur cette presqu’île désolée, au fin fond du désert de Patagonie. Conscients de l’importance écologique et économique que revêt la visite annuelle des baleines pour leur pays, les Argentins ne transigent pas avec les règles de conservation de cette espèce emblématique.

Entre mai et décembre, près d’un millier d’individus se retrouvent ici pour se reproduire, et on peut les admirer directement depuis la plage, ou prendre place à bord d’embarcations dont l’activité est soumise à une stricte réglementation. Il est possible d’observer les baleines franches dans d’autres endroits d’Amérique latine, au Brésil ou au Mexique par exemple, mais c’est l’Argentine qui reçoit le plus grand nombre de visiteurs et qui a entrepris les efforts les plus importants pour minimiser l’impact de l’activité touristique sur les populations de cétacés.

La mise en place et l’application de la réglementation se sont avérées indispensables : face à un afflux constant de touristes, la tentation est grande de continuer à développer les activités liées à l’observation, qui génèrent déjà dans la région plus de 60 millions de dollars annuels.

C’est pourquoi des experts ont participé à la création de la Técnica de Avistaje Patagónico, la 'technique d’observation patagonienne', qui permet de s’approcher des baleines en bateau sans les déranger outre mesure.

Jusqu’au 31 août, il est interdit de s’approcher des mères et de leurs petits, ainsi que des groupes en train de copuler. Le nombre d’embarcations, de sorties effectuées, de passagers par bateau ou encore la vitesse de croisière font partie des paramètres pris en compte par la réglementation. Afin d’éviter toute pollution, les navires doivent être silencieux et fonctionner grâce à des moteurs qui n’utilisent pas d’huile. Le comportement des passagers est lui aussi réglementé : il est interdit de crier ou d’essayer de toucher les cétacés.

Les efforts de conservation entrepris ont permis à la population de baleines franches de la Péninsule Valdéz d’enregistrer une croissance annuelle de 7% environ, pour atteindre 2 500 individus. En 1999, le site a été classé patrimoine naturel de l’humanité par l’Unesco.

Tierramérica

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