de l’énergie propre pour sauver une langue de l’extinction

Seule une poignée d’autochtones parlent encore le rama, dans la région de Bluefields, au bord de la Mer des Caraïbes. Pour éviter qu’ils ne disparaissent, des ingénieurs français et américains…

Par GVadmin Publié le 9 août 2010 à 9 h 50

Seule une poignée d’autochtones parlent encore le rama, dans la région de Bluefields, au bord de la Mer des Caraïbes. Pour éviter qu’ils ne disparaissent, des ingénieurs français et américains procèdent depuis plus de six ans à l’installation de panneaux solaires et d’éoliennes afin de promouvoir le développement de la région et d’assurer l’approvisionnement en eau potable.

Bluefields, Nicaragua © Danbob wind, Wikimédia

Lorsque l’anthropologue américaine Colette Craig est partie travailler à Bluefields au début des années 1980, emmenant avec elle ses deux fils, elle ne se doutait pas que ceux-ci allaient y revenir vingt ans plus tard pour continuer le travail qu’elle avait entrepris. C’est ainsi qu’en 2004, Guillaume et Mathias Craig, avec l’aide de l’ingénieur français Lâl Marandin, ont fondé blueEnergy, une ONG qui met à profit les ressources et les donations de fondations et d’entreprises française et américaines.

L’organisation occupe aujourd’hui près de 40 personnes et au fil des ans, elle a permis d’installer des panneaux solaires et des petites éoliennes qui fournissent actuellement 12 kilowatts à l’heure. BlueEnergy a également distribué plus de 50 filtres, qui offrent de l’eau potable à 3 000 personnes, appartenant à 12 communautés différentes. Pour certaines d’entre elles, les énergies renouvelables sont l’unique alternative possible, en raison de leur isolement important. C’est le cas du village de Monkey Point, situé à 50 km au sud de Bluefields, qui n’est accessible qu’en barge : une éolienne permet aujourd’hui d’y produire de l’électricité et de faire fonctionner un filtre qui fournit de l’eau potable à ses habitants.

Si la culture rama intéresse tant les linguistes, c’est parce qu’elle appartient à une famille de langues originaires de la Colombie actuelle, et qu’elle pourrait aider à mieux comprendre les flux migratoires des peuples précolombiens.

L’organisation blueEnergy s’efforce donc de mettre à disposition des communautés les instruments nécessaires à un développement économique local, qui leur permettra de préserver leur culture, et avec elle, leur langue. Des programmes éducatifs ont été mis en place, et l’accès à des mécanismes de microcrédit est à l’étude.

Tierramérica

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