les pratiques de l’élevage du saumon remises en question

Suite à la pandémie mondiale qui a décimé les populations de saumons d’élevage, réduisant de moitié la production chilienne en 2009, la pisciculture est en quête d’un nouveau modèle de développement. La réglementation mise en place en avril dernier par le gouvernement devrait permettre de contrôler…

Par GVadmin Modifié le 6 avril 2012 à 10 h 54

Suite à la pandémie mondiale qui a décimé les populations de saumons d’élevage, réduisant de moitié la production chilienne en 2009, la pisciculture est en quête d’un nouveau modèle de développement. La réglementation mise en place en avril dernier par le gouvernement devrait permettre de contrôler l’expansion de cette industrie, mais elle ne satisfait ni les écologistes, ni les pêcheurs. De leur coté, les salmoniculteurs s’en remettent aux biotechnologies pour tenter d’éviter de nouvelles catastrophes sanitaires.

© Julian Rovagnati

Second producteur mondial de saumon après la Norvège, le Chili a laissé les élevages proliférer sans anticiper les problèmes environnementaux et sanitaires que ceux-ci pouvaient entraîner, et paie aujourd’hui le prix fort pour son insouciance. Alors que le secteur occupait de manière directe ou indirecte près de 55 000 personnes, générant plus de 2 milliards de dollars annuels, il n’emploie plus aujourd’hui que 25 000 personnes, et a provoqué une importante crise sociale dans le sud du pays.

La salmoniculture a débuté dans les années 1980, avec l’introduction d’espèces originaires de l’Atlantique et a connu une croissance ininterrompue jusqu’à 2007. C’est alors que le virus de l’ISA (l’anémie infectieuse du saumon) a commencé à se propager dans les élevages du nord de la Patagonie chilienne. L’ISA a obligé à récolter les poissons de manière anticipée, afin de fermer les installations pour tenter d’éradiquer le virus. La production, qui atteignait 650 000 tonnes en 2007 et 2008, a chuté à moins de 300 000 tonnes en 2009.

Grâce à une nouvelle loi, l’État a repris le contrôle des concessions et cherche à freiner momentanément la création de nouveaux élevages, afin de venir en aide aux entreprises existantes. Toutefois, les pêcheurs et les écologistes dénoncent ces nouvelles mesures qui permettent aux éleveurs d’hypothéquer leurs concessions pour obtenir des crédits. Cela revient selon eux à privatiser la mer.

L’utilisation excessive et non réglementée d’antibiotiques est également pointée du doigt, et une nouvelle réglementation permettant de contrôler les doses incorporées à l’alimentation des saumons est à l’étude. Selon le gouvernement, les densités de saumon autorisées dans les cages, ainsi que les standards de sécurité, seront eux aussi soumis à la nouvelle législation, afin d’éviter que d’importantes quantités de poissons ne s’échappent, mettant en danger les espèces autochtones.

Parallèlement, l’industrie a formé un consortium avec le Canada et la Norvège, dont l’objectif est de déchiffrer le génome du saumon de l’Atlantique avant la fin 2012. Pour les éleveurs de saumon, l’avenir de l’aquaculture passe nécessairement par le développement de nouveaux outils biotechnologiques, qui permettront de mieux produire et de ne pas surexploiter le milieu. Ce n’est pas l’avis des écologistes, qui réclament une véritable politique de gestion du littoral coordonnant les différentes activités productives, basée sur des études environnementales et sur une participation citoyenne.

Tierramérica

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