Après le castor, il faut manger du poisson pour sauver la biodiversité!

Après l’Argentine qui a intégré le castor dans sa gastronomie, le gouvernement jamaïcain pronostique un effondrement des stocks de pêche si les populations de poisson scorpion à antenne ne diminuent pas rapidement …

Par GVadmin Publié le 21 octobre 2010 à 7 h 02

Les scientifiques argentins ont déjà intégré le castor à la gastronomie argentine afin de lutter plus efficacement contre ce rongeur. C'est désormais au tour du gouvernement jamaïcain de pronostiquer un effondrement des stocks de pêche si les populations de poisson scorpion à antenne ne diminuent pas rapidement. Les initiatives se multiplient un peu partout dans la région afin d’éviter la prolifération de cette espèce invasive qui menace la biodiversité et la sécurité alimentaire dans plusieurs zones des Caraïbes.

Poisson Scorpion antenne

Le poisson scorpion a été aperçu pour la première fois dans les eaux jamaïcaines en 2008. L’espèce s’est propagée rapidement en raison du manque de prédateurs, comme l’explique Nelsa English, la coordinatrice nationale de l’antenne jamaïcaine d’un programme de lutte contre les espèces invasives dans les Caraïbes, mis en place par l’Agence Nationale pour l’Environnement et la Planification (NEPA). Seules quelques espèces de mérous osent s’attaquer aux poissons scorpions à antenne, mais ce prédateur devient de plus en plus rare dans les Caraïbes.

Les scientifiques ne cachent pas leurs inquiétudes et révèlent que les récifs coralliens qui bordent l’île de la Jamaïque se trouvent actuellement dans un état critique : la surpêche épuise les ressources marines du pays, déjà mises à mal par des pratiques désastreuses, tels que l’utilisation d’explosifs ou de poisons.

Les espèces marines qui peuplent les barrières de corail ne sont plus assez nombreuses pour assurer la survie globale de ces écosystèmes, qui se transforment en communautés isolées. Certaines études suggèrent même que seuls 2% des structures coralliennes sont encore vivantes et que les récifs s’érodent plus rapidement qu’ils ne se régénèrent.

Les spécialistes affirment que le taux de survie des espèces locales pourrait chuter de 80% si rien n’est fait pour enrayer l’invasion de poissons scorpions : une catastrophe pour les 30 000 pêcheurs de Jamaïque.

Le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche a décidé d’agir en lançant une vaste campagne d’information visant à promouvoir la consommation de cette espèce de poisson semblable à la rascasse. Les plus grands chefs du pays l’ont intégré à leurs recettes et tentent de convaincre les jamaïcains qu’il s’agit d’un mets délicieux. Bruce Golding, le premier ministre, a donné de sa personne en se délectant d’un plat élaboré à base de poisson scorpion devant les caméras de télévision.

La Jamaïque possède une très grande variété d’espèces endémiques, mais compte aussi plus de 100 espèces invasives. D’autres îles des Caraïbes, comme Puerto Rico ou la République Dominicaine, sont confrontées à ce problème.

Aux Bahamas, le prix du poisson scorpion a été fixé à 24 dollars le kilo, afin d’encourager sa pêche. Dans les îles Turques-et-Caïques, le gouvernement offre une récompense de 3 000 dollars au premier pêcheur qui ramènera 3 000 individus.

Le Fonds pour l’environnement mondial (GEF) finance un programme international de lutte contre les espèces invasives dans les Caraïbes afin d’aider les scientifiques de la région à élaborer de nouvelles stratégies.

Au niveau mondial, on estime que la prévention et le contrôle des espèces invasives coûtent plus de 100 milliards de dollars par an, et que les dommages qu’elles provoquent atteignent 1 400 milliards de dollars annuels, soit environ 5% du PIB de la planète.

ipsnoticias.net

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