Le vin fait son premier bilan carbone

Alors que l’Europe menace de fermer ses portes aux produits dont l’empreinte carbone n’a pas été déterminée, l’Argentine, soucieuse de préserver ses exportations, inaugure le premier centre de certification du pays.

Par GVadmin Modifié le 10 avril 2012 à 9 h 23

Alors que l’Europe menace de fermer ses portes aux produits dont l’empreinte carbone n’a pas été déterminée, l’Argentine, soucieuse de préserver ses exportations, inaugure le premier centre de certification du pays. Le vin et les fruits seront les premiers produits passés au crible.

Les consommateurs se dirigent vers les produits affichant un bilan carbone neutre. © Pavel Losevsky

Les bureaux de Green Solutions Argentina (GSA) s’installeront dans les provinces de San Juan et de Mendoza, toutes deux réputées pour l’excellence de leurs vins. GSA est le fruit d’un partenariat entre le cabinet de conseil argentin Know How Wines, spécialisé dans la viticulture, et l’entreprise chilienne Green Solution, pionnière en Amérique du Sud dans le domaine des bilans carbone.

Green Solutions est représentante pour l’Amérique Latine du Carbon Reduction Institute (CRI), l’un des principaux organismes mondiaux de certification, dont le siège se trouve à Sydney, en Australie.

À partir de janvier 2011, l’étiquetage des produits qui entreront en France devra obligatoirement mentionner l’empreinte carbone, en vertu de la loi Grenelle II. Au Chili comme en Argentine, les producteurs estiment que d’autres pays industrialisés ne tarderont pas à prendre des mesures similaires et veulent se donner les moyens de certifier leurs produits d’ici là. Ils savent aussi qu’en Europe du Nord, ces restrictions à l’importation ne sont même pas nécessaires, puisque les consommateurs se dirigent d’eux-mêmes vers les produits affichant un bilan carbone neutre.

L’empreinte carbone consiste à évaluer les quantités de gaz à effet de serre (GES) émises au cours de la production d’un bien ou d’un service. Elle est exprimée en unités 'équivalent Carbone', afin de pouvoir mesurer sur une même échelle différents gaz impliqués dans le réchauffement, comme le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (NO2) ou le dioxyde de carbone (CO2).

Afin de sensibiliser les producteurs de la province de San Juan à ce nouveau défi, Green Solutions Argentina compte profiter du salon agro-industriel qui se tiendra prochainement dans la ville de Rawson pour inviter des spécialistes chiliens à venir partager leur expérience avec leurs collègues argentins. Le financement de subventions est également à l’étude en partenariat avec la province, afin d’aider les producteurs à dresser leur premier bilan carbone. Ces fonds serviront aussi à dispenser l’assistance technique et la formation nécessaires pour modifier les modèles de production et diminuer les émissions de GES. La viticulture n’est pas le seul secteur concerné : l’industrie minière, l’horticulture et le tourisme sont également des activités stratégiques pour la région. La province de San Juan compte déjà plusieurs centrales électriques utilisant l’énergie solaire ou la géothermie, qui permettront aux producteurs d’atteindre plus facilement leurs objectifs.

elzonda.info

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