Le scandale des îles mises illégalement en vente

Habitée par des pêcheurs depuis seulement 4 ans, l’île de Congo est aujourd’hui au centre d’une vive polémique. Comme d’autres îles du Mozambique, elle est la proie d’investisseurs étrangers, …

Par GVadmin Publié le 5 novembre 2010 à 7 h 13

Habitée par des pêcheurs depuis seulement 4 ans, l'île de Congo est aujourd'hui au centre d'une vive polémique. Comme d'autres îles du Mozambique, elle est la proie d'investisseurs étrangers, mozambicains ou sud-africains qui tentent de les acquérir au mépris ou par méconnaissance de la loi.

© Nico Smit

Nous avons découvert la région sur la route de notre voyage vers la Tanzanie. Nous y avons trouvé beaucoup de poissons en comparaison de notre terre, Nampula. C'est ainsi que nous avons décidé de nous installer ici.

C'est ainsi que Saíde Omar explique la 'colonisation' de l'île de Congo, qui compte aujourd'hui 211 habitants, principalement des pêcheurs, seulement 7 femmes et beaucoup d'enfants. Les habitants disent que les autorités ne peuvent plus ignorer leur existence et réclament la présence d'un médecin, d'un professeur.

Mais à qui appartient l'île ? Théoriquement à l'État. Mais après enquête auprès de la Direction Provinciale de l'Agriculture, on apprend que le droit d'exploitation de l'île a été attribué en 2008 à une société dénommée Venus Commercial Ltda. Il s'agit d'un groupe constitué par 3 femmes, l'une mozambicaine, les deux autres sud-africaines. Elles auraient à l'époque présenté un projet de développement d'une activité touristique et ainsi bénéficié d'une autorisation d'exploitation qui varie à 2 ans (dans le cas d'étrangers) à 5 ans (pour des citoyens mozambicains).

Or deux ans plus tard, aucune intervention de la société Venus n'a été constatée sur l'île, mais d'étranges annonces de mise en vente de l'île ont circulé sur des sites internet sud-africains.

Localisée puis interrogée par des journalistes, l'associée mozambicaine de la société Venus n'a pas souhaité se prononcer.

Ce n'est pas la première fois que des citoyens sud-africains abordent les autorités dans le but d'acquérir des droits d'exploitations des îles de l'Archipel des Quirimbas, pour ensuite tenter de les vendre à des tiers. Récemment, l'île de Quipaco a fait l'objet de la même manœuvre, une annonce de vente ayant été retrouvée dans un journal sud-africain.

Le Procureur Général de la République du Mozambique a été saisi de l'affaire de l'île de Congo. L'enquête a montré que la société Venus avait effectivement conclu la vente de l'île de 7 000 km² pour un prix de 900 000 US$. Les autorités ont écarté toute participation de Mozambicains dans cette affaire, mais ce n'est pas le cas de l'autre île, celle de Quipaco. Le Général Pachinuapa, par ailleurs, propriétaire de la société d'exploration minière Mwiriti auraient tenté d'acquérir l'île pour 2 millions de US$. On évoque également le cas d'un conseiller municipal de la ville de Pemba qui aurait tenté de s'approprier une île dans une zone déclarée de protection environnementale.

Les étrangers sollicités pour acheter des îles semblent méconnaitre la loi mozambicaine qui accorde des concessions de développement économique mais en aucun cas ne cède la propriété de la terre, comme cela peut être le cas en Afrique du Sud. La divulgation de ces scandales dans la presse internationale a contribué à faire reculer les tentatives d'achat. Récemment le Prince héritier de Hollande Willem-Alexander a dû renoncer à un projet immobilier sur l'île de Inhaca après l'émoi provoqué par la nouvelle aux Pays-Bas, pays qui contribue généreusement à la lutte contre la pauvreté au Mozambique.

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