La crise de l’eau, une catastrophe sanitaire annoncée

La banque de développement asiatique (ADB, Asian Development Bank) a tenu une conférence sur le thème de la sécurité de l’approvisionnement en eau mi-octobre à Manille. L’état des lieux qui a été fait est inquiétant.

Par GVadmin Publié le 6 novembre 2010 à 7 h 08

La banque de développement asiatique (ADB, Asian Development Bank) a tenu une conférence sur le thème de la sécurité de l’approvisionnement en eau mi-octobre à Manille. L’état des lieux qui a été fait est inquiétant.

© Christopher Rawlins

D’ici 2050, la population asiatique devrait augmenter de 1,5 milliards d’habitants. Sur un continent déjà surpeuplé, cette explosion démographique inquiète. Notamment en ce qui concerne la disponibilité de l’eau potable. D’ici 2025, on estime que 52 pays qui abritent les deux tiers de la population mondiale manqueront d’eau. Les premiers pays concernés : l’Inde et la Chine. Les deux pays pourraient avoir un manque de 1 000 milliards de mètres cubes en 2030…

La conférence de Manille organisée par l’ADB a réuni plus de 600 experts du monde entier. Ils ont averti que la crise était proche, et que l’Asie doit investir 8 milliards de dollars chaque année pour y faire face. Sinon, le gouffre entre offre et demande devrait être de 40% d’ici 2030. Les conséquences prévisibles : ralentissement de l’économie, diminution de la production alimentaire et instabilité sociale.

Au niveau mondial, 69% de l’eau douce est utilisée pour l’agriculture, 23% pour l’industrie et 8% pour les besoins privés. Cependant, avec ses champs de riz nécessitant une irrigation importante, l’Asie engloutit 80% de ses ressources en eau dans l’agriculture. Avec l’industrialisation en cours de la Chine, de l’Inde et d’autres pays d’Asie du sud est, la demande venant de l’industrie progresse fortement. Dans cette situation, la crise paraît inévitable.

Cependant, les solutions existent. Notamment en réduisant le gaspillage et en utilisant plus rationnellement les ressources limitées du continent. Les statistiques indiquent que les fuites dans les réseaux contribuent entre 30 et 60% de l’eau distribuée par les régies asiatiques. Et cette proportion énorme peut être drastiquement réduite. Ainsi, la distribution d’eau non facturée dans la ville vietnamienne de Haïphong est passée de 73% à 6% de 1993 à 2010. D’autre part, des recherches conduites à Singapour indiquent que 30% des besoins de la cité état pourraient être comblés par des eaux recyclées.

Selon John Beddington, conseiller scientifique en chef auprès du gouvernement britannique, les pénuries d’eau constitueront le problème le plus épineux de la décennie qui vient. Les solutions mises sur la table lors de la conférence de Manille doivent donc être réalisées dans l’urgence.

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