se bat contre ses propres ordures

Certains états de Malaisie ne trouvent plus de place adéquate pour enfouir leurs déchets. Tenté de copier Singapour qui a résolu le problème grâce à l’incinération, …

Par GVadmin Publié le 9 novembre 2010 à 13 h 54

Certains états de Malaisie ne trouvent plus de place adéquate pour enfouir leurs déchets. Tenté de copier Singapour qui a résolu le problème grâce à l’incinération, le pays est ralenti par l’opposition de la population. Toutes les solutions sont envisagées, mais il va falloir faire vite !

Incinérateur de déchets, Paris, France © Dan Talson

L’état de Penang qui manque de terres, est particulièrement concerné par le problème. A un tel point que les habitants plaisantent en déclarant que les tours d’ordures de la décharge de Pulau Burung vont bientôt rattraper la tour de Komtar (65 étages), édifice de la capitale de l’état qui fait leur fierté.

Les phases I et II de la décharge occupent 162 hectares et seront pleines dès 2012. Alors pour la phase 3, les autorités proposent de construire une unité de biomasse qui permettrait de valoriser les ordures et de vendre des crédits carbone sur le marché dans le cadre du mécanisme mis en place par le protocole de Kyoto. Chow Kon Yeow, chef du gouvernement local, sait qu’il n’y a pas d’alternative.

Ca va coûter 18 millions de Ringits (environ 4,17 millions d’euros), mais ce sera valable sur le long terme. On ne peut pas continuer à réquisitionner des terres pour enfouir les ordures.

Les autres états du pays sont dans une situation similaire. Certains se tournent vers la solution de l’incinération des déchets, copiant l’exemple réussi du voisin singapourien. Selon un responsable de l’agence nationale à l’énergie,

(...) pendant la période de forte croissance de Singapour, nous n’avions pas de place pour enfouir nos déchets. Dans ce cas, la seule solution était de construire des incinérateurs.

D’autant plus que ces incinérateurs produisent aussi de l’énergie grâce à la combustion des ordures.

Ce qui reste après la combustion, ce sont les métaux qui peuvent être recyclés, et les cendres qui ne représentent que 10% du volume initial et qui peuvent donc être enfouies.

Ainsi, Singapour a réduit la quantité de déchets enfouis, passant de 756 000 tonnes par an en 1999 à 148 000 tonnes actuellement. L’intérêt désormais porté aux pratiques de recyclage devrait permettre de continuer à réduire ce volume.

Cependant, la Malaisie a certains problèmes à copier son voisin. La centrale d’incinération en cours de construction dans les Cameron Highlands (état de Pahang) se heurte à l’opposition des habitants, qui craignent la pollution de l’air potentiellement générée par l’ouvrage. Ramakrishnan Ramasamy est président de l’ONG locale Reach.

On a été brièvement informé du projet en 2008. On a demandé plus de détails ; la demande est restée sans réponse jusqu’au jour où les travaux ont brutalement commencé. Nous sommes inquiets car tous les incinérateurs construits en Malaisie par le passé se sont révélés être des échecs. Ils ont tous été abandonnés à cause des coûts d’opération trop élevés.

Reach propose de privilégier le recyclage et le compostage des déchets agricoles, qui permettraient de réduire les volumes d’ordures et ainsi de se passer des incinérateurs.

Si une chance est laissée au recyclage et au compostage et qu’il s’avère que ces pratiques ne fonctionnent pas, on pourra réfléchir à l’incinération. Mais ça ne peut être que la toute dernière alternative.

thestar.com.my

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