Le réchauffement impose une modernisation des systèmes d’irrigation

Les nouveaux système de goutte à goutte ou d’arrosage sous pression permettent de diviser par deux la facture hydrique et énergétique, et devront être implémentés malgré leur coût élevé si le Mexique ne veut pas voir chuter sa production agricole.

Par GVadmin Publié le 25 novembre 2010 à 6 h 54

Les nouveaux système de goutte à goutte ou d’arrosage sous pression permettent de diviser par deux la facture hydrique et énergétique, et devront être implémentés malgré leur coût élevé si le Mexique ne veut pas voir chuter sa production agricole. L’état doit donner les moyens à ses paysans de financer les investissements nécessaires à cette mutation.

Système d'irrigation des champs agricoles © Grisha Grigorov

Une irrigation performante, voire un système d’irrigation tout court, c’est le rêve jusqu’à présent inaccessible de milliers de petits producteurs agricoles pour qui cette technologie permettrait d’augmenter les rendements, de semer toute l’année et de créer des emplois.

À l’heure actuelle, le système le plus couramment utilisé est celui de l’irrigation par gravité au moyen d’équipements électromécaniques (des pompes). Mais comme l’explique Nemecio Castillo, de l’Institut National de Recherche Forestière et Agricole (INIFAP), cette méthode a depuis longtemps démontré son inefficacité en termes de consommation d’eau et d’électricité.

L’eau utilisée provient à 90% de retenues

Au Mexique, les surfaces cultivées totalisent plus de 20 millions d’hectares, dont le quart seulement est irrigué. Pourtant, 77% de l’eau douce produite est destinée à l’agriculture. Les grands consommateurs d’eau sont le maïs (1 700 m³ par tonne produite), les haricots rouges et le sorgho (1 200 m³ par tonne produite). L’eau utilisée provient à 90% de retenues, les 10% restants étant prélevés dans des nappes souterraines.

Selon les chiffres des ONG El Barzón et Oxfam México, les nouveaux systèmes d’irrigation permettant d’acheminer l’eau directement au pied de la plante ou au niveau de ses racines entraînent une réduction de 36% des émissions de dioxyde de carbone, de 40% de la consommation d’énergie et de 50% de la consommation d’eau.

Or, le Mexique émet chaque année 715,3 millions de tonnes de CO2, dont 6% proviennent de l’agriculture. Par ailleurs, la consommation d’électricité du secteur agricole a connu une augmentation de 17% au cours de la dernière décennie. L’état en subventionne une partie et a dû débourser cette année quelque 640 millions de dollars de fonds publics.

Des systèmes d'irrigation modernes couteux

Les systèmes d’irrigation modernes sont extrêmement coûteux et le gouvernement a bien du mal à convaincre les agriculteurs de les utiliser. Bien souvent, ceux-ci ne sont pas propriétaires des terres qu’ils cultivent et n’ont donc aucun intérêt à investir dans du matériel nouveau. Depuis 2006, la Commission nationale de l’eau (CONAGUA) a malgré tout réussi à moderniser près de 600 000 hectares, grâce à un financement de 240 millions de dollars. Son objectif est d’atteindre 1,2 millions d’hectares en 2012.

Pour Nemecio Castillo, ces mesures ne suffiront pas : il est nécessaire d’opter pour d’autres cultures moins gourmandes en eau telle que le pois-chiche, les fruits ou les légumes. La modernisation reste toutefois incontournable, l’irrigation offrant des rendements à l’hectare de 27,3 tonnes, contre seulement 7,8 pour des terrains irrigués grâce à la seule eau de pluie. La multiplication des sécheresses due au réchauffement climatique et la nécessité de produire davantage afin de nourrir une population en forte croissance rendront de toute façon indispensables ces technologies dans un futur proche.

tierramerica.info

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