Mondialisation des échanges et culture alimentaire

Par melanie.mangold Modifié le 10 avril 2012 à 14 h 42

A l'heure actuelle, plus de 2,5 milliards de personnes vivent en ville. Elles s’adaptent plus ou moins bien à un mode de vie souvent peu confortable, en termes de logement, de transports et d'alimentation, qui constituent les trois principales dépenses dans le budget des ménages.

Si la consommation alimentaire varie selon la catégorie sociale, la mondialisation a fait évoluer la demande alimentaire des différentes populations des pays du nord et du sud.

Déjà en ville, le blé et le riz, du fait de leur prix stable sur les marchés internationaux, deviennent les denrées indispensables, une tendance qui s'accentue en Tunisie et au Maroc. (FAO)

Hypermarché Marjane ouvert en 2006 à Marrakech, Maroc

Les produits manufacturés et industrialisés, à faible valeur nutritive, sont désormais distribués par l'industrie agro-alimentaire dans toutes les villes du monde. Ils constituent une certaine forme de valorisation sociale. Grâce aux infrastructures sans cesse améliorées, les produits industriels sont acheminés plus facilement, plus rapidement aussi.

C'est ainsi que, par mimétisme, les populations urbaines des pays du Sud privilégient les produits importés concurrents des produits nationaux. La dépendance alimentaire est ainsi accélérée et l'agriculture vivrière locale marginalisée. Elle est alors abandonnée au profit des cultures de rente destinées aux marchés internationaux. Aujourd'hui, le phénomène est peut être en train de changer comme nous l'explique Nicolas Bricas, socio-économiste, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) :

Les cultures de rente sont aussi des cultures destinées aux marchés urbains nationaux ou régionaux et les filières d'approvisionnement des villes sont reconnues comme ayant une véritable capacité d'entraînement de l'agriculture.

A l’image des villes africaines qui consomment très majoritairement des produits locaux tels que céréales, racines et tubercules, produits de base, huiles, fruits et légumes etc... Néanmoins, pour certains pays en voie de développement la consommation des produits importés reste parfois très importante, du pain de blé au riz en passant par le lait en poudre et l'huile végétale. La FAO révèle que la hausse des prix des aliments a plongé au moins 100 millions de citadins pauvres dans une situation de faim chronique :

Et la pauvreté urbaine augmente, alimentée par la migration des ruraux qui essayent d’échapper aux privations associées à la vie rurale

…, explique Jacques Diouf, Directeur général de la FAO  dans le rapport sur L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde de 2006.

Des facteurs économiques ont déjà secoué l'Afrique et l'Amérique du sud qui voient les victimes de la crise alimentaire venir se réfugier dans les villes. Mais ce sont aussi les petits paysans d'Amérique du sud, en reconvertissant leurs terres en production d'agrocarburants, qui ont de ce fait involontairement fait flamber le prix de leur plat de base, la galette de maïs. Un phénomène nouveau apparait depuis quelques années, celui des réfugiés climatiques qui contribue aussi à une urbanisation grandissante. Au Mexique, par exemple, la sécheresse entraîne des flux migratoires importants vers les villes.

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