La salmoniculture, toujours au cœur de la tourmente

Alors que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, les élevages de saumon chilien doivent à nouveau affronter une crise sanitaire provoquée par le développement d’une micro-algue qui asphyxie les poissons …

Par GVadmin Modifié le 2 mai 2012 à 17 h 18

Alors que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, les élevages de saumon chilien doivent à nouveau affronter une crise sanitaire provoquée par le développement d’une micro-algue qui asphyxie les poissons. Malgré les désastres écologiques majeurs qui ont frappé la filière à plusieurs reprises au cours des dernières années, le Chili peine à mettre en place une gestion durable de ce secteur clé de l’économie du pays.

Élevage de saumons © Svein Hovland

Un ballet de bateaux et de camions a commencé autour des centres de salmoniculture de l’île de Chiloé, dans le nord de la Patagonie. Les éleveurs doivent extraire des tonnes de saumons morts des bassins où ils grandissent, en raison de la prolifération de Chaetoceceros convolutus, une micro-algue qui se développe dans les branchies des poissons et les conduit à la mort par asphyxie. L’ampleur du phénomène et la quantité d’animaux touchés restent pour l’instant inconnus, mais tout le monde garde à l’esprit le précédent épisode de ce type l’année dernière, dans la région d’Aysén, qui avait eu des conséquences dramatiques pour de nombreux éleveurs.

Les entreprises de la région ont donc décidé de procéder à une 'récolte' anticipée des saumons afin d’éviter une augmentation trop importante de leur taux de mortalité. Ces problèmes viennent s’ajouter à la crise provoquée par le virus de l’ISA (l’anémie infectieuse du saumon), qui continue de frapper le secteur de la salmoniculture chilienne.

L’entreprise Acuimag, dans la région de Magallanes, tente de contenir une nouvelle épidémie d’ISA qui met en péril 600 tonnes de saumon, alors que 200 tonnes ont déjà été déversées dans des décharges non autorisées ou brûlées dans des incinérateurs illégaux. Ce centre aquicole est accusé d’avoir mis en culture le triple des quantités autorisées par le gouvernement : une entorse à la législation qui a certainement contribué à la prolifération du virus.

Les scandales à répétition qui touchent la pisciculture jettent le discrédit sur une activité qui représente pourtant une alternative réaliste à la surpêche et à la diminution catastrophique des stocks de nombreuses espèces de poissons. Seul l’avènement de nouvelles pratiques plus respectueuses de l’environnement permettrait à ce secteur de sortir de la crise majeure qu’il traverse.

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