Cancún est une question de survie

Marcus Stephen, Président de l’île de Nauru, s’adresse au monde entier pour faire comprendre que la noyade certaine qui guette les îles du Pacifique n’est qu’un avant-goût du sort réservé à la planète.

Par GVadmin Publié le 10 décembre 2010 à 10 h 13

Marcus Stephen, Président de l’île de Nauru, s’adresse au monde entier pour faire comprendre que la noyade certaine qui guette les îles du Pacifique n’est qu’un avant-goût du sort réservé à la planète.

Communes de Denigomodu et Nibok, Nauru

L’échec du sommet de Copenhague a laissé un goût amer aux leaders de plusieurs pays auxquels on a reproché de ne pas avoir défendu les problèmes prioritaires de leurs pays dans la plus grande crise environnementale de l’Histoire. Mais les réticences à reprendre les discussions n’allègent pas la menace qui pèse sur les peuples du Pacifique plus que n’importe qui d’autre.

Plus de 8 millions de personnes partageant 600 langues différentes et quelques-uns des écosystèmes les plus variés de la planète sur plusieurs centaines d’îles et archipels voient leur fin approcher à grand pas.

Plusieurs de nos nations sont en train de disparaître englouties dans la montée des eaux. Des centaines de personnes de Vanuatu ou de Papouasie Nouvelle-Guinée ont dû fuir leurs îles. Personne ne pensait avoir à se poser ces questions il y a encore peu de temps :

Si nos terres disparaissent, où irons-nous ? A quel pays appartiendrons-nous ? Et à qui appartiendront nos ressources en poisson ?

Notre sort n’est en fait aucunement réservé au Pacifique. Les chercheurs viennent de découvrir que la fonte rapide des glaces pourrait faire monter le niveau des eaux de plus d’1 mètre, mettant New York, Londres, Shanghai et bien d’autres grandes villes encore devant le risque de sévères inondations. Et par conséquent, le monde devrait faire face à plus de 200 millions nouveaux réfugiés climatiques d’ici 2050.

C’est pourquoi, malgré les faibles attentes de Cancún, nous devons nous rapprocher d’un accord pour protéger les millions de personnes vivant sur les côtes. Il est crucial de garder une vision mondiale du problème, et d’associer une politique internationale à un patchwork de politiques nationales et de mesures obligatoires.

Il faut aussi sérieusement revoir les objectifs de réduction de gaz à effet de serre, pour l’instant en-dessous d'un seuil qui éviterait la montée fatale des températures.

Enfin, la communauté internationale doit établir un fonds spécifique d’aide aux communautés en danger à utiliser en toute égalité et transparence pour que les pays puissent s’adapter aux conséquences inévitables du réchauffement.

Ce qui attend les Etats du Pacifique n’est que le début d’une crise mondiale et échouer à nous protéger maintenant dans le Pacifique nous fait courir inévitablement à la catastrophe à l’échelle planétaire.

guardian.co.uk

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