Des chercheuses mettent au point un film plastique révolutionnaire

Combien de fois nous a-t-on annoncé la fin du sac plastique et son remplacement par des produits biodégradables ? Hélas, tous les matériaux proposés …

Par GVadmin Modifié le 26 avril 2012 à 17 h 10

Combien de fois nous a-t-on annoncé la fin du sac plastique et son remplacement par des produits biodégradables ? Hélas, tous les matériaux proposés s’avèrent peu résistants et trop chers à fabriquer. Alors, le sac plastique est-il indétrônable ? Pas si sûr…

© Aleksey Poprugin

Il ne sert parfois que quelques heures, ne pèse pas plus de 6 grammes, mais peut mettre jusqu’à quatre siècles avant de disparaître. Le sac en plastique, plus exactement en PEHD (polyéthylène haute densité) est devenu le symbole de la pollution visuelle. Son extrême légèreté lui permet de s’envoler et d’échapper au cycle de récupération des déchets, pour finir sa course dans la nature, le plus souvent dans la mer. Son excellente résistance à l’eau, si pratique lors de son utilisation, le rend ensuite presque impossible à dégrader.

Malgré la menace qu’il représente pour l’environnement, l’humanité continue de produire entre 500 et 1 000 milliards de sacs plastiques chaque année. La recherche de matériaux alternatifs reste donc une priorité pour les scientifiques.

Un groupe de femmes du Laboratoire des Polymères et des Matériaux Composites du département de physique de l’Université de Buenos Aires (UBA) a collaboré avec l’équipe des Écomatériaux de l’Institut d’Investigations en Sciences et Technologie des Matériaux (Intema), de l’Université Nationale de Mar del Plata, pour mettre au point un nouveau produit fabriqué à partir de manioc et de maïs.

En combinant l’amidon de manioc à des nanoparticules cristallines d’amidon de maïs, elles ont réussi à créer un plastique possédant des caractéristiques similaires à celles du film de cuisine traditionnel, mais qui se dégrade en quelques jours sans libérer de produits polluants lorsqu’il est enterré.

Silvia Goyanes, physicienne, et Mirta Aranguren, chimiste, ont dirigé le projet en s’inspirant de la thèse de l’ingénieure argentine Nancy García, qui en aurait eu l’idée après avoir mené des travaux en France.

L’équipe argentine, composée de cinq femmes, a réussi à pallier aux principaux défauts des films obtenus à partir d’amidon de maïs ou de manioc : leur faible résistance mécanique et leur perméabilité trop importante. C’est l’association des deux composés, dans des proportions très précises, qui a permis de contourner cet obstacle. Selon Silvia Goyanes, le film obtenu par son équipe permet les mêmes applications que l’emballage plastique traditionnel et peut servir entre autres à conserver les produits alimentaires, pharmaceutiques ou cosmétiques. Sous forme de sac, il est capable de supporter 5 kilos et pourrait être utilisé dans les supermarchés. Il peut également être appliqué en gel, afin de recouvrir les produits que l’on désire protéger.

Leur invention a récemment décroché le Prix Ibéro-américain à l’Innovation et à l’Entreprise, dans la catégorie produits et services. Reste maintenant à trouver un partenaire commercial avec lequel approfondir les tests et étudier la viabilité de la production à échelle industrielle de ce nouveau composé. Silvia Goyanes se montre confiante et explique qu’à l’heure actuelle, de nombreux emballages utilisent l’acide polylactique, lui aussi biodégradable, alors que sa fabrication est beaucoup plus coûteuse que celle de l’amidon de maïs ou de manioc.

alsurinforma.com

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