Evo Morales ira à la Hague plaider contre l’accord de Cancún

Le président bolivien estime que le document approuvé lors du dernier sommet des Nations Unies sur le climat représente un véritable pas en arrière, …

Par GVadmin Modifié le 2 mai 2012 à 17 h 25

Le président bolivien estime que le document approuvé lors du dernier sommet des Nations Unies sur le climat représente un véritable pas en arrière, alors même que la planète coure un grave danger. La Bolivie prévoit d’introduire un recours devant la Cour Internationale de Justice, le texte ayant été adopté sans son accord.

Evo Morales, 2009

Notre pays n’a pas peur de se battre seul

(...), a déclaré Pablo Solón, représentant permanent de la Bolivie aux Nations Unies. Cancún marque selon lui un précédent funeste au sein des négociations onusiennes, car la règle du consensus international y a été violée. Malgré l’opposition de la Bolivie, qui jugeait insuffisantes les mesures envisagées pour lutter contre le développement climatique, l’accord proposé a en effet été approuvé par Patricia Espinosa, la présidente mexicaine de la conférence.

À Cancún, la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre afin d’éviter que la température n’augmente de plus de 2°C a bien été soulignée, mais aucune mesure contraignante n’a été adoptée. Pablo Solón estime que l’engagement réel des pays participants se traduira par une augmentation de température de 4°C, une éventualité inacceptable pour la Bolivie.

Le document signé au Mexique prévoit la création d’un fonds vert destiné à aider les pays pauvres à faire face aux conséquences du changement climatique et à lutter contre la déforestation. La Bolivie déplore cependant que la gestion de ces ressources soit déléguée à la Banque Mondiale et considère que les intérêts des pays pauvres ne sont pas garantis.

En avril dernier, Evo morales avaient organisé dans son pays la Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre-Mère, dont les conclusions avaient été remises à Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations Unies.

Les nations ayant participé à ce sommet demandaient entre autres aux pays industrialisés qu’ils réduisent de moitié leurs émissions de GES et qu’un tribunal international environnemental soit mis en place. Ces propositions ont été ignorées lors de la dernière conférence sur le climat, ce qui a certainement contribué à la prise de position radicale de la Bolivie.

Evo Morales, seul chef d’État à s’être déplacé à Cancún, s’est adressé aux pays industrialisés en affirmant que les problèmes que la planète doit affronter sont générés par le capitalisme :

Ils sont la conséquence d’un développement industriel exagéré et illimité, qui a entraîné la modification des températures de la planète […] C’est à nous, aux pays pauvres, qu’il incombe désormais de résoudre la crise engendrée par le capitalisme […] Au cours des dernières années, la crise financière, la crise énergétique, la crise alimentaire et la crise climatique ont été au cœur de tous les débats. Ces phénomènes sont la conséquence d’un système, d’un modèle économique basé sur le luxe et le gaspillage.

Pablo Solón a indiqué qu’une équipe de spécialistes juridiques était en train d’analyser les démarches légales à entreprendre afin d’introduire un recours devant le tribunal de La Hague, et que son pays annoncerait prochainement les détails concernant cette action en justice.

lostiempos.com

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