L’augmentation des cours du pétrole, une bonne nouvelle?

L’inflation consécutive à l’envolée du prix du baril peut s’avérer contraignante pour les économies régionales, mais les bénéfices réalisés par les groupes pétroliers latino-américains compensent généralement ce handicap, …

Par GVadmin Modifié le 19 octobre 2012 à 16 h 53

L’inflation consécutive à l’envolée du prix du baril peut s’avérer contraignante pour les économies régionales, mais les bénéfices réalisés par les groupes pétroliers latino-américains compensent généralement ce handicap, la plupart des états d’Amérique du Sud ayant la mainmise sur leurs ressources en hydrocarbures.

© Todd Arena

Alors que les soulèvements populaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient font flamber les cours du pétrole, l’Amérique Latine ne sait pas encore s’il faut s’en inquiéter ou se réjouir. Les pays en développement espèrent que cette augmentation ne viendra pas freiner la croissance et perturber une reprise économique encore fragile. Tous gardent en mémoire les dernières hausses brutales, en 1973 et en 2008, qui se sont soldées par des crises économiques majeures.

Pour l’instant, les pays producteurs et exportateurs de pétrole latino-américains restent néanmoins optimistes. Le Brésil, le Mexique, le Venezuela et la Colombie devraient, à court terme, réaliser d’importants bénéfices en raison des difficultés de production et d’approvisionnement que connaît le secteur au niveau mondial.

Le Venezuela est le premier concerné, puisque les exportations y représentent la moitié des recettes de l’État et jusqu’à 90% des devises. Par ailleurs, les experts vénézuéliens ont annoncé le mois dernier que la récente certification des gisements de la Ceinture de l’Orénoque offrait à leur pays les réserves de pétroles les plus importantes au monde, devant l’Arabie Saoudite.

Des nouvelles qui arrivent à point nommé pour Hugo Chávez, dont le 'socialisme du 21ème siècle' est basé sur des dépenses publiques colossales, largement financées grâce aux pétrodollars.

Même optimisme au Brésil et en Colombie, où les compagnies nationales Petrobras et Ecopetrol ont annoncé des bénéfices record pour 2010, ainsi qu’une augmentation de 18% de la production de brut pour l’entreprise colombienne Ecopetrol. Pemex, la compagnie mexicaine qui finance un tiers des dépenses publiques de son pays, a également fait part d’une amélioration de sa situation économique au dernier trimestre 2010.

Ces bons résultats pourraient se trouver confortés par la montée des cours, puisque certains analystes estiment que le baril de Brent, actuellement négocié 112 $ à Londres, pourrait bientôt atteindre 150 ou 200 $.

En outre, les pays pétroliers ne sont pas les seuls concernés : la Bolivie, producteur majeur de gaz naturel sur le continent sud-américain, profite elle aussi de l’inflation du pétrole et a entrepris d’augmenter sa production.

Andrew Burns, économiste à la Banque Mondiale, craint cependant qu’une hausse soutenue des cours n’entraîne un ralentissement de la croissance économique des pays en développement, estimé entre 0,2 et 0,4%. Rien de tel à l’heure actuelle : l’OPEP prévoit surtout une croissance de la demande de brut latino-américain qui pourrait se traduire par une augmentation de la production de 230 000 barils par jour pour le Brésil et la Colombie.

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