La basse consommation d’énergie nuit-elle à la population?

Pour le bien-être de la planète, les Américains doivent-ils porter des vêtements moins propres ? Par la volonté de consommer moins d’énergie, il semble que l’efficacité de nombreux appareils du quotidien ne soit plus à son maximum …

Par GVadmin Modifié le 16 juillet 2012 à 16 h 14

Pour le bien-être de la planète, les Américains doivent-ils porter des vêtements moins propres ? Par la volonté de consommer moins d’énergie, il semble que l’efficacité de nombreux appareils du quotidien ne soit plus à son maximum.

Une étude de consommateurs sur la qualité de lavage des machines à laver aux Etats-Unis montre une forte baisse depuis 1996 (où 100% des machines testées donnaient satisfaction). L’explication : les fabricants ont dû changer la quantité d’eau chaude utilisée pour se plier aux régulations sur l’environnement, avec une nette perte d’efficacité pour les machines de qualité moyenne.

On peut se dire que ce n’est pas si grave de ne pas éliminer quelques taches, si c’est pour protéger l’environnement; la baisse de la consommation d’énergie étant considérée comme le moyen le plus simple de diminuer les gaz à effet de serre. Mais de plus en plus d’économistes s’accordent à penser que la baisse réalisée est exagérée, et même, que ce système finit par créer d’autres sources d’émissions de CO2. Par exemple, en économisant sur la quantité de carburant pour leurs voitures à basse consommation, les consommateurs peuvent acheter d’autres gadgets électroniques ou s’offrir un billet d’avion pour des vacances lointaines. Parfois encore, les technologies de basse consommation génèrent de nouvelles activités économiques, et au total, consomment plus que les sources d’énergies avant amélioration.

En 2007, des économistes britanniques (UK Energy Research Center) ont compilé plus de 500 études pour confirmer que ces consommations secondaires n’étaient pas négligeables, et pouvaient

... potentiellement augmenter la consommation d’énergie sur le long terme .

Le groupe de recherche américain du Breakthrough Institute, qui étudie la diminution du réchauffement climatique, arrive aux mêmes conclusions :

ces effets sont réels et significatifs

... et pourraient annuler les réductions attendues.

Certes, personne ne passera plus l’aspirateur juste parce que l’appareil est plus efficace

..., explique M. Shellenberger, un des auteurs,

Mais pensez à  l’énergie nécessaire à la fabrication des produits et à la production d’énergie, [...] si vous développez l’efficacité d’une acierie, vous produirez plus d’acier et donc vous consommerez plus d’énergie.

Avec les progrès réalisés pour l’éclairage, on ne constate pas non plus d’économie financière : les gens trouvent sans cesse de nouveaux endroits à éclairer, et ils dépensent le même pourcentage de leur salaire en éclairage qu’au 18ème siècle, où les salaires étaient pourtant bien moindres.

Même si les innovations finissent par réduire les émissions et/ou les coûts, rien n’est certain. Pour des résultats immédiats sur la quantité de gaz à effet de serre, elles ne sont pas efficaces. Les énergies zéro carbone ou les taxes sur les émissions semblent plus prometteuses : les gens conduisent plus et achètent plus de carburant s’il est moins cher, alors qu’ils conduisent moins si on leur impose une taxe. Le problème est l’impopularité d’une telle mesure, en comparaison au possible leurre d’utiliser moins d’énergie pour faire le même parcours.

Mais si les soucis des économistes sont justifiés, alors il faut réellement réfléchir à la taxe carbone et à l’étude des coûts cachés d’une politique de basse consommation. Une taxe donne une raison sérieuse de revoir les habitudes du quotidien, alors qu’une politique de basse consommation peut forcer les gens vers des choix qu’ils n’auraient pas forcément fait, et certains plus problématiques que des vêtements un peu sales.

Par exemple, en raison des voitures plus petites, et donc moins sûres, répondant aux critères d’efficacité, on compte 2 000 morts de plus par an selon le Conseil de Recherche National.

L’efficacité énergétique donne bonne conscience, mais l’impact sur la qualité ou pire, sur les vies dans le cas des voitures, n’est pas à négliger. Comme le soulignent certains, si ces technologies sont si efficaces, pourquoi faut-il une loi pour les imposer ? Les gens trouveront certainement comment utiliser au mieux l’énergie, c’est l’histoire de la civilisation, mais ne nous attendons pas à moins consommer, peu importe la propreté de nos vêtements.

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