“La sécurité nucléaire est une illusion”

La phrase est de José Goldemberg, physicien nucléaire de l’Université de São Paulo, lauréat du Prix Planète Bleue en 2007 et considéré comme un des prix Nobel du secteur nucléaire.

Par GVadmin Modifié le 14 juin 2012 à 15 h 38

La phrase est de José Goldemberg, physicien nucléaire de l’Université de São Paulo, lauréat du Prix Planète Bleue en 2007 et considéré comme un des prix Nobel du secteur nucléaire.

© Noam Armonn

Dans un entretien accordé au magazine Exame, il affirme qu’il ne fait aucun doute que l’image de sécurité de l’énergie nucléaire a, une nouvelle fois, été écornée. Une sécurité qui pour lui, a toujours été un conte de fée :

Comme dans Alice au Pays des Merveilles, le miroir de l’illusion de sécurité des usines nucléaires s’est brisé en mille morceaux.

D’abord, le mouvement de recul des programmes nucléaires observé après la catastrophe au Japon est un phénomène normal. Historiquement, l’énergie nucléaire a connu une forte expansion dans les années 70 et 80, postérieurement aux chocs pétroliers. A cette époque, on inaugurait environ 30 usines par an dans le monde. Après les accidents de Three Mile Island et Tchernobyl, le secteur s’est pratiquement figé, comptant à peine 3 nouvelles usines par an. Le développement de systèmes de sécurité renforcés a en effet contribué à la hausse des prix des réacteurs, jusqu’en 1995.

Mais un événement a restauré la confiance dans le nucléaire : les discussions sur les émissions de gaz à effet de serre et les changements climatiques. Le secteur a saisi cette opportunité pour augmenter la participation de l’énergie nucléaire dans la matrice énergétique mondiale. Jusqu'à la semaine dernière, le nucléaire était en passe de réussir sa rédemption.

Or, avec ou sans désastres naturels, les usines nucléaires ont toujours été dangereuses. A Three Mile Island, un simple problème de valves fut à l’origine de la catastrophe. Un réacteur a en effet besoin d’être refroidi en permanence, et si ce n’est pas le cas, il peut fondre à tout moment.

Le Brésil n’a pas besoin du nucléaire

Au Brésil, l’énergie nucléaire n’est pas indispensable. Même s'il est attirant, ce type d’énergie doit être la dernière option, comme c’est le cas pour la France. Le Brésil peut miser sur la biomasse et les centrales hydroélectriques dont le potentiel est énorme.

Selon l’EPE (Entreprise de Recherche Energétique), le potentiel énergétique brésilien est de 261 000 MWatts dont une grande partie n’est pas encore exploitée.

Il ne fait aucun doute que la tragédie japonaise va donner une impulsion aux investissements en faveur des énergies renouvelables, dans le monde entier. L’Allemagne investit déjà massivement dans l’énergie éolienne et cela va continuer.
Le Nord du Brésil est propice à ce type d’énergie, les vents sont bons dans les Etats du Piauí, Ceará, et au Nord du Maranhão.

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