Après les diamants du sang, l’or est lui aussi pointé du doigt

Le gouvernement du Pérou intensifie la lutte contre la prospection clandestine en Amazonie, accusée de provoquer de véritables ravages sociaux et écologiques.

Par GVadmin Modifié le 16 juillet 2012 à 16 h 48

Le gouvernement du Pérou intensifie la lutte contre la prospection clandestine en Amazonie, accusée de provoquer de véritables ravages sociaux et écologiques. Pour Antonio Brack, ministre de l'environnement, les pays importateurs doivent prendre conscience que l'or produit illégalement est ‘taché de sang et de mercure’.

© Roman Smitko

Le ministre péruvien a annoncé devant la presse étrangère que les opérations de la Marine de guerre visant à mettre un terme aux activités de dragage illégal dans la région amazonienne de Madre de Dios allaient continuer, malgré les protestations de la fédération minière (Fedemin). Celles-ci ont donné lieu à de violents affrontements, qui ont déjà coûté la vie à deux civils.

Antonio Brack dénonce une véritable mafia, dont les activités ont conduit à la création d'un réseau de prostitution infantile et qui mettent en péril les écosystèmes et la santé des habitants de la zone.

Le gouvernement estime que 97% des activités minières de la région sont illégales. Celles-ci généreraient près de 580 millions d'euros chaque année, pour une production comprise entre 16 et 18 tonnes d'or.

Des fortunes colossales sont bâties en tuant et en empoisonnant les habitants

, a déclaré le ministre.

À Madre de Dios, 35 dragues ont été éliminées, et l’opération pourrait s'étendre à d'autres régions du Pérou si le projet de loi présenté récemment au congrès était adopté. Ce texte prévoit l'interdiction totale des activités extractives en milieu aquatique.

Il y a urgence : 32 000 hectares de jungle ont déjà été détruits, et une étude montre que les poissons des zones affectées contiennent trois fois plus de mercure que le taux maximal fixé par l'OMS. Ce secteur continue néanmoins d'attirer des milliers de migrants à la recherche de travail, mais il n'y a pas de place pour tous, la prospection n’étant autorisée que sur 8% du territoire de la région.

Pour endiguer ce phénomène, le gouvernement essaie de développer des activités parallèles telles que la pisciculture, l'écotourisme ou la réhabilitation des zones dégradées par la prospection. Un accord international permettant de contrôler le commerce du mercure est également à l'étude.

Antonio Brack aimerait lancer une campagne similaire à celle des ‘diamants du sang’ de Sierra Leone, pour différencier l’or légal de celui obtenu de manière clandestine.

Nous voulons introduire l’idée que les pays importateurs (presque 50% de l’or péruvien part pour la Suisse) payent plus pour un or qui ne soit pas taché de sang et de mercure

, a expliqué le ministre.

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