Une grande politique nationale pour le recyclage des déchets

La Chine s’attaque à la gestion et au recyclage de ses déchets devenus envahissants. Enquête à Nankin, ville pilote dans le domaine depuis plus de 10 ans …

Par GVadmin Modifié le 24 juillet 2012 à 17 h 00

Le 23 mars, le conseil des affaires d’état a consacré une réunion à la problématique de la gestion des déchets. Des objectifs ambitieux ont été décidés. Enquête à Nankin, ville pilote dans le domaine depuis plus de 10 ans.


Le conseil présidé par le premier ministre Wen Jiabao a décidé de l’implémentation d’un système qui permettra :

-          que 80% des déchets ménagers solides soient recyclés dès 2015

-          que 50% des déchets organiques soient valorisés à la même date

Des objectifs si ambitieux sont-ils crédibles ?

Pour en avoir le cœur net, les journalistes sont allés voir ce qui se passe à Nankin, ville pilote dans la gestion des déchets ménagers depuis l’année 2000. Résultat de l’enquête : une situation qui ne pousse pas à l’optimisme…

Dans plusieurs résidences importantes de la ville, des poubelles distinctes ont été installées : déchets de cuisine, recyclables, dangereux, autres. Selon les autorités, le public ne coopère pas. Mais les personnes concernées ont une raison à ce comportement peu civique. Monsieur Zhang explique ainsi :

Beaucoup de gens sont conscients de l’importance de faire le tri des déchets. Mais si peu sont impliqués, c’est à cause de la mauvaise gestion des étapes de ramassage et de traitement. On peut voir tous les jours les camions poubelle : ils mettent les contenus des 4 bacs de déchets en vrac dans la même benne. Tout le monde le sait, et ils veulent encore nous faire trier : mais ça sert à quoi ?

Le responsable du bureau de l’hygiène de la ville, Chen Fangming, reconnaît que la collecte et le traitement des ordures triées ne sont pas à la hauteur. Il concède aussi que ce n’est pas le seul problème. Selon lui, Nankin produit 5.000 tonnes d’ordures chaque jour. 40% de la masse est constituée des déchets de cuisine, principalement venant des restaurants de la ville. L’usine biochimique de transformation de ces déchets en engrais qui a été mise en service en 2009 ne suffit pas.

Ce type de technologie a un fort rendement, puisque pour 1 tonne de déchets de table, on peut produire 0,6 tonnes d’engrais agricole. Mais notre unité de traitement a une capacité de 2 tonnes par jour, loin des milliers de tonnes qui sortent des cuisines de Nankin chaque jour. Comme on ne peut pas traiter autant de déchets, on les enfouit avec le reste.

Et le problème en devient dur à maîtriser. Nankin a trois grands centres d’enfouissement. Ils avaient été dimensionnés pour durer 10 à 15 ans. Mais avec l’augmentation de la production de déchets, ils seront saturés après… 3 ans d’utilisation. Dans ce contexte, la solution la plus envisageable consiste à réduire la masse de déchets générée. Pour cela, la municipalité a décidé d’investir dans la communication pour inciter à la réduction du volume d’ordures.

L’administration centrale devra s’inspirer de sa ville pilote pour ne pas répéter les erreurs et atteindre les objectifs ambitieux qu’elle s’est fixée au niveau national.

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