Les fonctionnaires font l’école buissonnière

Le temps d’une journée, des employés publics de Quito quittent leurs bureaux pour aller planter des arbres au cœur des communautés rurales environnantes, à 3.500 mètres d’altitude.

Par GVadmin Modifié le 26 juillet 2012 à 15 h 22

Le temps d’une journée, des employés publics de Quito quittent leurs bureaux pour aller planter des arbres au cœur des communautés rurales environnantes, à 3.500 mètres d'altitude. Ce programme de reforestation particulier permet de préserver les ressources hydriques dont dépendent les 2 millions d’habitants de la capitale.

L’espèce plantée est le polylepis. Source: Charles Gadbois, Wiki Commons

Une action écologique et solidaire

Chacun leur tour, des groupes d’employés de l’Entreprise nationale de distribution d’électricité de Quito se relaient pour reboiser des zones d’altitude proches de la capitale, dans le cadre d’un partenariat avec le Fonds environnemental pour la protection des bassins et de l'eau (Fonag).

L’espèce plantée est le polylepis, un arbre originaire de la Cordillère des Andes capable de survivre à plus de 3.500 mètres sous ces latitudes. La régénération des "forêts des nuages" aide à rétablir le captage de l’eau dans la vallée du fleuve Guayllabamba, dont le bassin approvisionne la capitale, juchée à 2.800 m au dessus du niveau de la mer. Les arbres augmentent le pouvoir d’absorption du sol, limitant ainsi le ruissellement trop rapide et l’évaporation de l’eau.

L’objectif de cette initiative est double : il s’agit non seulement de planter des arbres et de faire prendre conscience aux fonctionnaires de la réalité du terrain, mais également de montrer aux communautés indigènes que les gens de la ville sont solidaires de leurs efforts visant à préserver les sources d’eau.

La partie haute du bassin versant du fleuve Guayllabamba s’étend entre 5.893 mètres et 1.000 mètres d’altitude, et fournit de l’eau à près de 2,6 millions de personnes. Le Guayllabamba permet aussi l’irrigation de nombreuses cultures maraîchères et horticoles.

De nombreux acteurs

Moins de 1% des eaux usées de Quito son traitées avant d’être rejetées dans les affluents du fleuve : une situation qui provoque de surcroit une pollution hydrique importante, accentuée par l’assèchement des sources.

La mission du Fonag consiste donc à responsabiliser tous les acteurs impliqués dans la gestion des ressources en eau de la région : consommateurs, entreprises et collectivités.

Pour cela, le Fonag dispose d’un nouvel outil développé en collaboration avec l’Institut français de Recherche pour le Développement (IRD). Il s’agit d’un modèle mathématique permettant de simuler des variations d’offre ou de demande de l’eau afin d’étudier leurs répercussions au niveau de l’équilibre hydrique.

Le principal financement du Fonag provient d’une contribution de l’Entreprise publique de distribution d’eau potable et d’assainissement de Quito (EPMAPS), mais des entreprises du secteur privé participent également au projet. C’est le cas des fabricants de boissons, dont l’activité dépend fortement d’une bonne gestion des ressources hydriques.

Le succès de cette approche particulière a incité plusieurs régions à reprendre ce modèle, en Équateur, en Colombie et au Pérou. Des initiatives similaires voient également le jour en Bolivie et en République Dominicaine.

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