Le travail infantile, ça existe encore

Un journaliste de Xian a découvert plusieurs adolescents de 15 – 16 ans qui travaillaient dans une usine de lunettes de banlieue. Après un reportage à sensation, il a alerté les autorités.

Par GVadmin Modifié le 26 juillet 2012 à 16 h 00

Alerté par des voisins, un journaliste de Xian a découvert plusieurs adolescents de 15 - 16 ans qui travaillaient dans une usine de lunettes de banlieue. Après un reportage à sensation, il a alerté les autorités. Pas sûr qu’elles puissent y faire grand-chose…

Enfant au travail, Beijing. Photo Seven Xu

Une main d’œuvre taillable et corvéable à merci

Se présentant comme un commerçant de lunettes, le journaliste s’est rendu dans l’usine de montures ‘Haoshu’. Visitant la ligne de production, il a vu plus de 30 ouvriers. En discutant avec certains d’entre eux, il a appris avec stupeur que

Il n’y en a pas 10 qui ont 18 ans ou plus.

C'est-à-dire que plus de 70% des ouvriers de la société sont mineurs.

Sont-ils payés ? Oui, sinon ils ne seraient pas venus travailler. Ces adolescents ont été attirés par un salaire d’environ 1.000 yuans (environ 108 euros). Mais ils ont déchanté.

Le patron nous donne 300 yuans par mois (environ 32 euros). Il nous promet de garder les 700 qui reste et de nous les donner après le nouvel an chinois de l’année prochaine.

Naïfs comme des enfants…

Les autorités complices

Après la venue de la police le lendemain de la dénonciation par la presse, le journaliste en question est retourné voir ce qui se passait. Les ouvriers déclarent tous avoir plus de 18 ans. Mais une bonne partie d’entre eux disent avoir perdu leurs papiers… Quand à la question du salaire dont seulement un tiers est réglé, le patron répond avec assurance :

Mais c’est pour les protéger ! Ils sont majeurs, mais ils sont encore jeunes ! Avant je donnais le salaire complet chaque mois, ils allaient faire la fête et le lendemain n’avaient plus rien pour un mois. Alors maintenant j’attends la fin de l’année. Vous savez pas comme ça ruine notre jeunesse la cigarette, l’alcool et les jeux vidéo ! Au moins avec 300 yuans ils n’ont pas de quoi aller passer leurs nuits dans les cybercafés !

L’entrepreneur qui est très probablement en de bons termes avec les autorités de contrôle du travail local, s’en sortira sans gros problème. Sauf si l’affaire prend de l’ampleur dans la presse. Espérons encore une fois que ce reportage osé en amènera d’autres, et fera peur aux employeurs peu scrupuleux. Pour protéger la jeunesse chinoise !

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