Greenpeace s’allie à une multinationale du papier

Greenpeace met ses différents de côté pour trouver un allié suffisamment fort et faire le poids contre l’import illégal de bois.

Par GVadmin Modifié le 27 juillet 2012 à 16 h 31

Greenpeace met ses différents de côté pour trouver un allié suffisamment fort et faire le poids contre l’import illégal de bois.

Le géant du papier Kimberly Clark fait de la protection des forêts une priorité. © Kimberly Clark

Volontés politiques... dépassées par le privé

Le gouvernement australien prépare une loi pour combattre le commerce illégal du bois. Le projet de loi promet jusqu’à 5 ans de prison pour l’import illégal de bois, et la diffusion d’un code de conduite (plutôt qu’une interdiction radicale) auquel fournisseurs nationaux et internationaux doivent se plier.

Cela implique nécessairement une hausse des prix pour les clients mais ils pourront retracer l’origine de leur bois pour la première fois.

Greenpeace et l’entreprise Kimberly-Clark - autrefois accusée de pollution par Greenpeace - estiment que la loi ne va pas assez loin. Ensemble, ils ont attiré l’attention d’autres compagnies comme IKEA sur la question et lancent leur propre campagne.

Quand des ex-pollueurs se mettent au vert

Kimberly-Clark a fait de la protection des forêts une de ses priorités, à n’importe quel prix. A la question de la hausse des prix, l’entreprise compare la pollution de l’environnement aux mauvaises pratiques comme le travail forcé des enfants : économe mais inacceptable. Ce commerce rapporte 14 milliards de dollars dans le monde mais contribue aussi à un cinquième des émissions de gaz à effets de serre (plus que tous les avions, camions ou voitures réunis).

IKEA achète maintenant uniquement du bois dont la traçabilité verte est prouvée, contrairement à une bonne partie de la concurrence. Ses dirigeants réclament donc du gouvernement que cette démarche devienne obligatoire. Kimberly-Clark a entrepris la même démarche pour le papier-toilette.

Peut-on compter sur tout le monde ?

Les détracteurs estiment que, quelque soit la loi, la fraude existera toujours. Les importateurs de bois ont souvent bien du mal à savoir d’où vient le bois qu’ils reçoivent, alors comment être sûr qu’il est légal ? La campagne de Greenpeace et des entreprises alliées revient à demander la mondialisation des mesures : l’Australie doit faire changer les choses et pas seulement pour elle. La Chine et l’Indonésie sont deux principaux fournisseurs de bois illégalement importé. Il y a fort à parier qu’elles protesteront contre une telle loi, au nom du libre-échange.

Une commission sénatoriale rendra son rapport sur la loi fin mai. Le porte-parole du Ministère de l’Environnement a confirmé que la loi, si elle était votée, interdirait l’import et la transformation du bois illégal en Australie, une première étape majeure.

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