Un océan qui fond à vue d’œil

Cette semaine, nous poursuivons l’étude du phénomène du “thé océanique” pour comprendre comment l’augmentation de la quantité d’eau douce risque d’entraîner le ralentissement de la circulation thermohaline, le sujet de prédilection du Catlin Arctic Survey 2011…

Par GVadmin Modifié le 27 juillet 2012 à 16 h 35

Catlin Arctic Survey 2011 : 8e semaine

La semaine dernière, nous vous expliquions le phénomène appelé “thé océanique” et la façon dont il accélère la fonte de la banquise arctique. Nous poursuivons notre étude de ce phénomène cette semaine pour comprendre comment l’augmentation de la quantité d’eau douce risque d’entraîner le ralentissement de la circulation thermohaline, le sujet de prédilection du Catlin Arctic Survey 2011.

Un scientifique de l'expédition tient une carotte de glace à analyser. © Catlin Arctic Survey 2011

L'ouverture d'un passage commercial grâce à la fonte des glaces

La presse évoque souvent la fonte de la banquise de l’océan Arctique, et notamment l’ouverture du passage du Nord-Ouest et les opportunités commerciales que cela représente. À l’heure actuelle, l’on estime que la banquise d’été aura totalement disparu d’ici à 2050. Mais ne fond-elle pas encore plus vite que cela ? C’est la question que se posent les scientifiques du Catlin Arctic Survey, Dr Victoria Hill et David Ruble.

Dr Victoria Hill explique :

Nous savons que l’énergie solaire réchauffe les océans mais les valeurs exactes d’absorption solaire dans l’Arctique sont inconnues.

En effet, de nombreuses substances se trouvant dans l’océan absorbent la lumière du soleil. Elles sont classées en deux catégories : les particules (algues, sédiments, détritus) et les matières dissoutes.

Victoria et David, eux, recherchent une substance appelée matière organique dissoute colorée (CDOM). Cette CDOM peut provenir de plantes marines, telles que des algues, ou peut venir des terres voisines où les rivières transportent la CDOM des plantes de la toundra ou des forêts. La CDOM joue un rôle important dans le processus d’absorption solaire car elle absorbe la lumière visible du spectre.

Tout le matériel est prêt pour tenter de comprendre la fonte des glaces à l'arrivée du printemps arctique. © Catlin Arctic Survey 2011

Et alors que l’hiver laisse sa place au printemps, les scientifiques commencent à observer une certaine effervescence dans l’Arctique. Pour Victoria et David, cela signifie que leurs expériences vont maintenant contenir de la CDOM.

J’étudie deux types d’échantillons pour pouvoir examiner l’absorption solaire dans la colonne d’eau : des échantillons de l’océan prélevés dans les trous que nous avez creusés, et des échantillons des carottes de glace que nous faisons fondre. Cette année, j’ai déjà observé des changements importants dans la quantité d’algue dans la banquise. Il y a quelques jours, j’étudiais une carotte de glace et j’ai observé une coloration verte provoquée par des pigments photosynthétiques

, raconte Victoria.

Pas plus tard qu’hier, j’ai trouvé de la chlorophylle dans les 20 derniers centimètres de la carotte de glace. Ceci prouve que les algues accroissent leur production. Mes collègues ont observé des hausses similaires dans le nombre de zooplanctons qui se nourrissent d’algues.

Et cela ne devrait pas s’arrêter là. Il y a à peine trois semaines, le Camp de glace Catlin était plongé dans le noir complet à certaines périodes. Aujourd’hui, il fait pratiquement jour tout le temps. Le soleil se couche après minuit avant que le crépuscule ne fasse déjà surface. Le printemps arctique est bel et bien là.

Retrouvez les épisodes précédents en cliquant sur le tag Catlin Arctic Survey.

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