Les projets REDD+ dans le Chiapas serviront à compenser les émissions de la Californie

La jungle Lacandon formera bientôt la réserve de CO2 répertoriée la plus importante d’Amérique latine en entrant sur le marché des crédits de carbone et de méthane. Les fonds reçus pour la préservation de cette forêt devraient bénéficier aux communautés qui l’habitent.

Par GVadmin Modifié le 1 août 2012 à 15 h 12

La jungle Lacandon formera bientôt la réserve de CO2 répertoriée la plus importante d’Amérique latine en entrant sur le marché des crédits de carbone et de méthane. Les fonds reçus pour la préservation de cette forêt devraient bénéficier aux communautés qui l’habitent.

La forêt tropicale va entrer sur le marché des crédits carbone pour compenser les GES de Californie. © Alejandro Linares Garcia

La fièvre de l’or… vert

Principal mécanisme de lutte contre la déforestation mis en place par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la REDD+ (Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts) a pour vocation d’offrir des compensations aux pays possédant d’importantes surfaces boisées s’ils s’engagent à les conserver.

Il s’agit donc d’éviter des émissions de gaz à effet de serre (GES), qui une fois quantifiées peuvent se transformer en crédits carbone et être vendus à d’autres pays cherchant à compenser leurs propres émissions.

Le gouverneur de l’état du Chiapas, Juan Sabines Guerrero, signale que dans son état la jungle a perdu les deux tiers de sa surface au cours des 30 dernières années. Il compte accélérer la mise en place de projets REDD+ afin d'enrayer au plus vite cette déforestation galopante.

Compter les arbres

C’est principalement la forêt Lacandon (du nom des indiens qui l’occupent) qui est concernée par le projet. Ses habitants recevront une formation qui leur permettra de dresser un véritable inventaire de la jungle afin d'évaluer le nombre d’arbres qu’elle comporte et quelle quantité de GES elle peut stocker.

Les Lacandons font partie des peuples les plus isolés du Mexique : leur mode de vie est resté semblable à celui de leurs ancêtres et ils parlent une langue proche du Maya. Selon le gouverneur, les bénéfices apportés par le projet leurs sont destinés, en échange de leur engagement à protéger la forêt.

Cette région de l’état du Chiapas, au sud du Mexique, compte 7 réserves écologiques et une réserve de biosphère. Au total, ce sont 800.000 hectares qui entreront sur le marché du carbone, soit 50% des zones protégées de l’état.

À vendre : bonne conscience

Le gouverneur ne compte pas en rester là et a annoncé son intention de répertorier la totalité des forêts du Chiapas. Toutefois, ses déclarations laissent penser qu’il ne se fait guère d’illusions quant à la finalité de ces mécanismes :

Nous avons passé un accord avec la Californie, l’état régional qui pollue le plus au monde. La Californie a signé avec l’état brésilien de l’Acre, qui fait partie de l’Amazonie, et avec le Chiapas. Nous sommes les états régionaux qui possédons le pourcentage de jungle le plus important. L’objectif des gouvernements qui polluent est de se donner bonne conscience en achetant des crédits de carbone grâce aux mécanismes du REDD+.


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