Des OGM clandestins vendus aux agriculteurs sinistrés

En l’absence d’un cadre juridique pour leur commercialisation, les organismes génétiquement modifiés (OGM) deviennent de plus en plus communs au Kenya grâce à d’ingénieux réseaux d’introduction.

Par GVadmin Modifié le 12 décembre 2012 à 14 h 19

En l’absence d’un cadre juridique pour leur commercialisation, les organismes génétiquement modifiés (OGM) deviennent de plus en plus communs au Kenya grâce à d’ingénieux réseaux d’introduction.

Dans la vallée du Rift, des agriculteurs auraient reçu sans le savoir des semences génétiquement modifiées, malgré l'interdiction officielle de ce genre de produit. © Plokt (Wikimédia Commons)

Kilimo Salama : Une assurance irrésistible pour les agriculteurs

Depuis 2009, 12.000 agriculteurs subissant des pertes de récolte sont dédommagés en nature avec des semences par la compagnie d’assurance UAP et la Fondation Syngenta. Leurs coordonnées soigneusement enregistrées, les clients sont informés de leur dédommagement par SMS. La compagnie prévoit d’atteindre 50.000 adhérents dans le futur.

Mais Syngenta est une firme qui fabrique des OGM. Elle est impliquée dans le projet "Gestion sans risque de la biotechnologie" (SABIMA) visant à promouvoir les OGM chez les petits agriculteurs au Ghana, au Nigeria, au Burkina Faso, au Kenya, en Ouganda et au Malawi.

La Coalition pour la biodiversité du Kenya (KBioC) considère que ce système illustre la volonté des multinationales d’utiliser le Kenya comme terrain d’essai pour les OGM en distribuant des semences aux agriculteurs.

Nous doutons que cela soit dans l’intérêt des Kenyans : les partisans de la biotechnologie, financés par les multinationales qui produisent des semences, exercent beaucoup de pressions sur le gouvernement pour commercialiser les OGM

, observe Wanjiru Kamau, de KBioC.

La technologie des OGM s’est donc introduite dans l’agriculture kenyane bien qu’un cadre juridique ne soit pas encore mis en place.

Des OGM clandestins

Le gouvernement planche sur le sujet. Par exemple, la variété de coton Bt a été testée, mais l’Autorité nationale de la biosécurité du Kenya (NBA), déclare qu’ils ne peuvent pas encore autoriser sa distribution parce que les réglementations sur la commercialisation des OGM doivent être minutieusement analysées avant approbation.

En dépit de cela, KBioC a constaté que ce coton pousse dans la Vallée du Rift.

Nous sommes allés faire des prélèvements d’échantillons de semences au hasard dans les régions agricoles : coton, maïs etc. Ils provenaient de souches génétiquement modifiées. Après avoir soumis la preuve à l’agence chargée des importations, le Service d’inspection phytosanitaire du Kenya (KEPHIS), il s’est avéré que les semences provenaient d’Afrique du Sud. KEPHIS l’a démenti mais son service n’avait pas exigé de certificat montrant qu’il ne s’agissait pas d’OGM. Donc, même si le Kenya n’a pas autorisé la commercialisation d’OGM, les agriculteurs sèment des graines modifiées sans le savoir

, explique Kamau.

Si les partisans des OGM nient que des cultures modifiées poussent déjà dans des centaines de petites fermes du Kenya, la directrice du Service international pour l’acquisition des applications de biotechnologie agricole (ISAAA) à Nairobi, Dr Margaret Karembu, qui pousse les exploitants pauvres à utiliser des OGM, prévoit que 10 pays africains utiliseront la biotechnologie avant 2015.

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