Noir Océan (2011)

De 1960 à 1995, la France a multipliée les essais de bombes nucléaires en Algérie puis au milieu du Pacifique. Des dizaines d’explosions, à l’air libre ou en sous-sol. Au grand dam de la santé des habitants de l’atoll… et des militaires qui participèrent à ces essais.

Par GVadmin Modifié le 3 août 2012 à 15 h 33

Depuis 1960, la France est une puissance nucléaire. Mais comme toutes les armes, celle-ci a besoin d’être développée et testée. Et jusqu’en 1995 (date des derniers tests en condition réelles), les essais des bombes eurent lieu sur l’atoll de Mururoa, un petit confetti au milieu du Pacifique. Des dizaines d’explosions, à l’air libre ou en sous-sol. Au grand dam de la santé des habitants de l’atoll… et des militaires qui participèrent à ces essais.


Synopsis :
1972. Le vaisseau Sirocco lève l’ancre. Direction l’atoll de Mururoa, pour participer à des essais nucléaires. A bord, Massina, Moriarti, Da Maggio et tant d’autres jeunes appelés du contingent ont pris la mer. La traversée est tranquille : exercices militaires, blagues, contemplation des flots bleus… Tout en ignorant les risques auxquels ils vont être confrontés en s'exposant aux rayons gamma émis par les explosions. Personne n’a vraiment pris soin de les prévenir de ce danger. Mais la France est alors plongée dans la Guerre Froide et a besoin de faire valoir sa puissance contre un ennemi éventuel qui ne viendra jamais.

Les membres d'équipage étaient souvent des appelés du contingent, jetés sans expérience dans les essais nucléaires. © Eurozoom

Contexte : Bien qu’étant une fiction adaptée de l’œuvre du romancier Hubert Mingarelli (et scénariste du film), ce film s’appuie sur des faits authentiques : de 1960 à 1995, la France a effectué des centaines d’essais nucléaires, d’abord en Algérie puis à Mururoa à partir de 1962 . Alors que les risques étaient bien connus depuis Hiroshima, ni les militaires ni les centaines de milliers d’habitants de l’archipel n’ont reçu de protection contre les radiations.. Des risques volontairement passés sous silence au nom du « Secret Défense ». Ce film, comme les précédents de Marion Hänsel, traite aussi de l’adolescence et de sa fragilité. Une fragilité encore plus évidente dans cet environnement de guerre, face à l’arme la plus terrifiante jamais conçue.

Les derniers essais ont cessé il y a quinze ans, mais ce film reste d’actualité car aujourd’hui  ont lieu des procès de la part des victimes de ces essais pour obtenir réparation. Et ce n’est pas à l’honneur de la France, comparativement à d’autres puissances nucléaires : dès 1988, le Congrès américain a décidé d’accorder des indemnités aux victimes des radiations de leurs essais. En France, ce n‘est qu’en 2010 qu’une loi similaire a été adoptée par le Parlement. Une victoire pour toute les victimes, mais les indemnités versées restent faibles au regard des dégâts causés par la radioactivité. Mais comme pour le mercure, l’amiante ou l’agent orange, les premiers effets ne se sont fait sentir que plusieurs années, voire plusieurs décennies après l’exposition. Heureusement, les tests nucléaires en condition réelle ont été arrêtés par la France… après en avoir effectué un dernier en 1995 alors que l’on commémorait le cinquantième anniversaire d’Hiroshima. Belle coïncidence !


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