Les intérêts cachés des projets hydroélectriques d’Amazonie

Le gouvernement fédéral a un plan ambitieux pour l’Etat de Rondônia. Et il ne s’agit pas uniquement de centrales hydroélectriques de Santo Antônio et Jirau, en construction, capables de générer 6% de l’énergie du Brésil.

Par GVadmin Modifié le 29 octobre 2012 à 16 h 42

Le gouvernement fédéral a un plan ambitieux pour l’Etat de Rondônia. Et il ne s’agit pas uniquement de centrales hydroélectriques de Santo Antônio et Jirau, en construction, capables de générer 6% de l’énergie du Brésil. Car il est prévu de construire d’autres barrages dans la région, ainsi qu’une voie fluviale qui reliera le Brésil à la Bolivie. Le fleuve Madeira se transformerait alors en un important couloir de commerce, notamment pour le transport des graines produites dans l’Etat voisin du Mato Grosso.

Ces centrales sur le fleuve Madeira ont toujours fait l’objet de controverse. D’abord parce qu’elles inondent une surface importante de forêts et délogent les riverains. Ensuite car le fleuve Madeira charrie dans ses eaux une grande quantité de sédiments pouvant se révéler dangereux pour les usines, notamment à cause des troncs d’arbre qui peuvent détruire les turbines. Les polémiques au sein du gouvernement avaient même poussé la Ministre de l’Environnement et future candidate aux élections présidentielles, Marina Silva, à démissionner.

2 autres centrales sont dans les tiroirs, Abunã-Guayaramerín, à la frontière de la Bolivie, et le barrage d’Esperanza, en Bolivie, ainsi qu’une nouvelle voie fluviale. Les centrales de Santo Antônio et Jirau font partie d’un méga projet de 12 pays, Brésil inclus. Elles visent à développer l’Amérique du Sud. En reliant les pays entre eux (par chemins de fer, routes, voies fluviales, usines de transmission), les possibilités de croissance se multiplient. La centrale de Madeira n’est donc qu’une première étape.

Le fleuve Madeira possède déjà une voie fluviale. Ses 1.156 km relient la capitale Porto Velho à Manaus. En revanche, le tronçon de Porto Velho à la Bolivie est beaucoup plus compliqué à réaliser en raison des nombreuses cascades et cassures sur le parcours.

Deux secteurs en particulier bénéficieraient du méga projet: celui du soja et des minerais. Avec l’avènement d’une telle voie fluviale, la capacité de transport de soja en 2015 passerait à 50 millions de tonnes par an.

Le transport fluvial possède des avantages indéniables. Il émet moins de gaz à effet de serre et est jusqu’à 70% moins cher que la route. Mais construire une voie fluviale sans transparence ni planification peut se révéler désastreux.

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