Des universités américaines impliquées dans la spoliation de terres

Des institutions comme Harvard et Vanderbilt ont utilisé des hedge funds pour faire des affaires foncières qui entraîneraient l’expulsion des fermiers locaux dans 7 pays différents.

Par GVadmin Modifié le 3 août 2012 à 17 h 19

Des institutions comme Harvard et Vanderbilt ont utilisé des hedge funds pour faire des affaires foncières qui entraîneraient l’expulsion des fermiers locaux dans 7 pays différents.

De nombreux agriculteurs (ici en Ethiopie) pourraient être expropriés par l'achat de terres par les hedge funds. © Stevie Mann

Une surface grande comme la France spoliée par des spéculateurs occidentaux

Des institutions et des universités américaines comme Harvard se servent de hedge funds pour s’approprier des terres arables dans sept pays d’Afrique. La taille des terrains en question est choquante : l’équivalent de la France, acquis en seulement 3 ans. Jusqu’à 500 millions de dollars sont passés par le gestionnaire de portefeuilles londonien Emergent qui acquiert de larges terrains, en comptant sur un bénéfice de 25%. Mais des milliers de personnes risquent d’être expulsées de leurs terres.

Emergent se justifie :

Nous investissons dans l’agriculture africaine, nous montons des affaires et nous créons des emplois, d’une manière responsable. Il ne s’agit pas du tout de “spoliation de terres“. Nous voulons les rendre plus rentables et faire des économies d’échelle.

La Chine et les pays du Moyen-Orient avaient déjà acheté de grands terrains pour les cultiver, mais les fonds occidentaux font de beaucoup plus grosses affaires, avance Oakland Institute, un groupe de pression californien. Selon cet institut, les bénéfices qu’on a fait miroiter aux communautés ont été exagérés et il faut s’attendre à des problèmes environnementaux et sociaux.

Les compagnies ont créé des réseaux complexes de filiales qui les cachent des autorités régulatrices. L’analyse des contrats révèle qu’au final, il y aura peu de création d’emplois et des milliers de gens seront déplacés

, déclare Anuradha Mittal, le directeur du Oakland Institute.

Des effets négatifs pour les Africains

En Tanzanie, le mémorandum entre le gouvernement et AgriSol Energy, lié à l’Université d’Iowa, stipule que deux camps de réfugiés, qui abritent 162.000 personnes, devront fermer pour récupérer la zone. Les réfugiés travaillent cette terre depuis 40 ans.

En Éthiopie, le gouvernement déplace déjà des milliers de personnes vers les villes à cause de nouveaux marchés avec des compagnies internationales.

Au Mozambique, les hedge funds occidentaux achètent de grandes zones de forêts et de terres arables. Les contrats prévoient des exonérations d’impôts pour 25 ans.

Le plus gros contrat a été signé au Sud-Soudan, par une compagnie texane, Nile Trading & Development. Le contrat de 49 ans porte sur 400.000 hectares. Il a couté 25.000 dollars et permet l’exploitation de toutes les ressources naturelles – le pétrole et le bois précieux.

Il ne faut pas croire que ces investisseurs sont là pour nourrir les Africains affamés, créer des emplois ou améliorer la sécurité alimentaire. Ces accords sont souvent signés pour 99 ans, et n’aideront pas les populations locales. Ils enrichiront seulement les leaders corrompus et les investisseurs étrangers

, déclare Obang Metho de Solidarity Movement for New Ethiopia.

Qui est le dindon de la farce ?

Mittal rajoute :

Le prix des aliments va monter et l’environnement se dégrader.

Le manque de transparence accentue les accusations de firmes financières contrôlant les marchés alimentaires et les ressources agricoles du monde.

Nous avons assisté à des situations où les spéculateurs expulsent de force les petits fermiers, sans aucune compensation

, déclare Frédéric Mousseau, d’Oakland.

Et l’insécurité créée dans le système alimentaire pourrait être une plus grande menace à la sécurité mondiale que le terrorisme. Plus d’un milliard de personnes souffrent de la faim et la majorité dépend toujours de petites exploitations pour leur survie. Les spéculateurs sont en train de les faire disparaître.

climate-connections.org

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