L’esclavage, une réalité encore bien présente

Un groupe d’immigrés boliviens travaillant dans des conditions proches de l’esclavage a été trouvé en train de coudre des robes de la collection Argonaut, marque propre de célèbre la chaine brésilienne de grands magasins Pernambucanas.

Par GVadmin Modifié le 3 août 2012 à 17 h 13

Un groupe d’immigrés boliviens travaillant dans des conditions proches de l’esclavage a été trouvé en train de coudre des robes de la collection Argonaut, marque de la célèbre chaine brésilienne de grands magasins Pernambucanas.

La chaine de magasins Pernambucanas est gravement mise en cause pour esclavage sur des émigrés boliviens. © Eduardo P

Travail forcé dans le textile

Dans une maison blanche apparemment anodine de la banlieue Nord de São Paulo se trouvaient 16 personnes venues de Bolivie, et vivant en situation d’exploitation proche de l’esclavage.

Parmi ces victimes, deux frères de 16 et 17 ans et une femme handicapée mentale. Un travail de plus de 60 heures par semaine pour un salaire moyen de 400 R$ (175 euros) par mois, inférieur au salaire minimum de 545 R$.

La commande des robes avait été passée par un des 500 fournisseurs de la chaine de grands magasins.

Des conditions de travail ignobles

Sans fenêtre et sans ventilation, le local exigu et chaud présentait des conditions d’insalubrité et de dégradation entrainant divers risques pour la santé et à la sécurité. Les sanitaires étaient sales et insuffisants pour les personnes vivant dans la maison. L’installation électrique n’était pas adaptée pour supporter la quantité de machines branchées et menaçait d’imploser à tout moment.

D’après l’enquête, 16 ateliers informels travaillent également pour cette marque de vêtements. Le seul atelier pris en flagrant délit a produit près de 50.000 pièces en à peine 8 mois.

Le Bolivien présenté comme le chef de l’atelier est entré en contact avec la marque en 2009, au travers de prospectus distribués sur un lieu de rencontre de la communauté bolivienne à São Paulo.

Même si la chaîne Pernambucanas assure que le Bolivien avait ouvert une entreprise formelle émettant des factures en bonne et due forme, cela ne l’exempte pas de sa responsabilité et donc de poursuites dans la cadre de cette opération.

Concurrence déloyale et esclavage

Ce cas n’est malheureusement pas isolé. D’après les enquêteurs, ces ateliers de Pernambucanas fonctionneraient en réalité comme de véritables cellules de production de l’entreprise. Elles seraient toutes liées par des contrats simulant la prestation de service pour éviter tout lien d’embauche direct avec la société. Or ces cellules travaillent exclusivement pour la marque.

Le rapport policier est clair :

Cette forme de surexploitation exclut les travailleurs de leurs droits les plus basiques, dans le but de maximiser les profits, baisser les prix des produits et ainsi gagner un avantage concurrentiel de façon déloyale.

Pernambucanas dans de beaux draps

Le rapport a été envoyé à l’Inspection du Travail afin d’inscrire la société sur la liste noire de l'esclavage.

Chaque victime a dores et déjà reçu entre 1.500 et 6.000 R$ (650 à 2.600 euros) d’indemnités de rupture de contrat, et ce n’est qu’un début.

Le chef d’accusation de trafic de personnes a également été retenu dans cette affaire étant donné que le chef de l’atelier recevait et hébergeait les Boliviens exploités.

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