Des pleurotes pour recycler les couches-culottes

Que faire des 5 milliards de couches usagées qui finissent chaque année dans les décharges publiques mexicaines ? Une chercheuse pense avoir trouvé la solution : une fois passées à la moulinette, elles offrent un excellent substrat pour la culture de champignons… comestibles !

Par GVadmin Modifié le 13 août 2012 à 16 h 06
Des pleurotes sur un arbre

Que faire des 5 milliards de couches usagées qui finissent chaque année dans les décharges publiques mexicaines ? Une chercheuse pense avoir trouvé la solution : une fois passées à la moulinette, elles offrent un excellent substrat pour la culture de champignons... comestibles !

Dans le laboratoire de Rosa Maria Espinosa Valdemar, depuis bientôt 20 ans, le centre de toutes les recherches, c’est la couche-culotte usagée. Devenue jetable, elle a simplifié la vie de millions de mamans partout sur la planète. Mais malgré les évolutions qu’elle a connues au fil des ans, elle reste l’un des produits les plus difficiles à recycler.

Composée à la fois de matériaux synthétiques comme le polyéthylène, le polypropylène et le polyacrylate de sodium (un super-absorbant qui retient les liquides), la couche-culotte contient principalement de la cellulose. Cette fibre naturelle est biodégradable, mais les matières plastiques qui l’entourent ralentissent considérablement le processus.

Vaincre la cellulose

Pour contourner cet obstacle, la spécialiste en environnement a eu recours à différentes méthodes au cours de ses recherches et a utilisé toutes sortes de couches-culottes, avec ou sans gel absorbant.

Finalement, c’est en les broyant et en y ajoutant d’autres résidus organiques destinés à apporter de l'azote (comme du moût de raisin), que Rosa Maria Espinosa Valdemar a obtenu les meilleurs résultats.

Après stérilisation, ce mélange est utilisé pour la culture de champignons de l’espèce Pleurotus ostreatus et conduit à la dégradation de 80% de la cellulose qu’il contient en trois mois environ. Toutes les couches utilisées pour ces expériences sont sélectionnées dans des garderies ou des hôpitaux publics et contiennent uniquement de l’urine.

La recherche continue

La chercheuse s’est également intéressée au compostage des couches-culottes, grâce à des bactéries aérobies et un apport d’oxygène. Cette piste offre elle aussi des résultats satisfaisants, pour un coût très peu élevé.

Ces différents procédés améliorent de façon significative le recyclage postérieur des autres résidus, en facilitant la séparation des différents éléments qui constituent la couche-culotte.

Ce projet financé par l’Université autonome métropolitaine de Mexico suscite déjà l’intérêt de plusieurs entreprises et devrait rapidement être implémenté à plus grande échelle.

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