Départ de Ramesh, le ministre qui aura donné à l’environnement ses lettres de noblesse

Jairam Ramesh a transformé le ministère de l’environnement d’une coquille vide de tout pouvoir effectif en une autorité reconnue et efficace. Retour sur un bilan positif mais controversé.

Par GVadmin Publié le 20 juillet 2011 à 6 h 32

Jairam Ramesh a transformé le ministère de l’environnement indien. D’une coquille vide de tout pouvoir effectif, il en aura fait une autorité reconnue et efficace. Retour sur un bilan positif mais controversé.

Jairam Ramesh et l'ambassadeur américain en Inde.
Le ministre de l'environnement, Jairam Ramesh, et l'ambassadeur américain, Timothy Roemer, ont notamment collaboré sur la protection des tigres, en Inde. © U.S. Embassy New Delhi

Le Premier ministre indien Manmohan Singh a réorganisé son gouvernement. Avec pour changement le plus notable, le départ du ministre de l’environnement Jairam Ramesh pour le ministère du développement rural. Parmi les nombreuses réactions, celle du responsable de l’autorité nationale de conservation des mythiques félins, Rajesh Gopal, se détache particulièrement :

Vous manquerez aux tigres.

Cette déclaration illustre parfaitement la place que s’est faite le ministre dans le cœur des défenseurs de la nature.

Héritant il y a deux ans d’un portefeuille sans moyen ni autorité, Jairam Ramesh a su par son charisme faire trembler les puissants. Alors que les autorisations environnementales étaient auparavant une formalité pour les grands projets, plusieurs se sont alors heurtés à un ministre qui démontrait sans cesse son indépendance.

Déterminé, mais pas trop?

Le dossier le plus médiatique a été celui de la raffinerie que Vedanta prévoyait de construire dans l’Orissa. Ramesh s’y est toujours opposé à cause du manque de mesures de protection environnementale.

Mais pour certains de ses opposants, c’est bien la seule affaire où il a tenu jusqu’au bout. Car pour l’aciérie du coréen Posco, la centrale nucléaire de Jaitapur ou le projet immobilier de Lavasa, son opposition initiale s’est finalement muée en concessions majeures.

Ramesh n’aurait pas su résister à ses collègues d’autres ministères. Cependant, la majorité des opposants au ministre reste celle du camp des promoteurs du développement économique avant tout. Ceux-ci lui reprochent d'être trop tatillon en ce qui concerne les grands projets. Pour eux, la pollution est un prix inévitable à payer pour enrichir le pays.

Nouveau défi

Ramesh a donc réussi à donner au ministère de l’environnement un véritable droit de parole quant aux grands projets industriels. La grande question est maintenant de savoir ce qui suivra.

Jairam a complètement changé l’image et le pouvoir du ministère. Son successeur Jayanthi Natarajan devra garantir qu’on ne fait pas marche arrière. Les décisions doivent être institutionnalisées.

Sunita Narain, responsable du centre pour la science et l’environnement, précise que la plus grande œuvre de Ramesh est dans ce sens celle des "tribunaux environnementaux" qui ont justement pour fonction de rationaliser la gestion des problèmes concernant la protection de l’environnement.

Jairam Ramesh aura grand besoin de l’expérience acquise au ministère de l’environnement dans ses nouvelles fonctions. Au ministère du développement rural, les moyens budgétaires seront plus importants comme l'opposition à des intérêts puissants.

Ainsi, la loi régissant l’acquisition des terres agricoles qui doit être mise en place, peut rapidement s'imposer comme un défi majeur pour le ministre. Le challenge sera sans aucun doute de protéger les intérêts des agriculteurs sans se mettre à dos les puissants promoteurs immobiliers.

thehindu.com

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