Le chocolat, un carburant d’avenir?

Des chercheurs de l’université nationale de Colombie ont mis au point un four capable de fabriquer du gaz à partir des cabosses, les gangues végétales renfermant les fèves de cacao.

Par GVadmin Modifié le 10 avril 2012 à 12 h 12

Des chercheurs de l'université nationale de Colombie ont mis au point un four capable de fabriquer du gaz à partir des cabosses, les gangues végétales renfermant les fèves de cacao. Ces résidus représentent 70% du poids de la récolte et ont un impact négatif sur l'environnement lorsqu'ils ne sont pas récupérés.

Four à cabosses.
Ce four expérimental permet de transformer les cabosses en combustible. © Unimedios

La production d'énergie à partir de résidus végétaux (biomasse) a le vent en poupe.  Ainsi les sous-produits agricoles hier encore considérés comme de vulgaires déchets servent aujourd'hui à élaborer des combustibles constituant une alternative durable aux sources d'énergie fossile.

La culture du cacao n'échappe pas à la règle et offre un potentiel intéressant. Les fèves utilisées pour la fabrication de chocolat ou de cosmétiques ne représentent que 30% de la production, le reste n'étant pas valorisé.

C'est le pari qu'a fait le Groupe de recherches en "mécanismes de développement propre et gestion de l'énergie" de l'université nationale de Colombie. Après de longs mois de travail, il a réussi à produire du combustible à partir de ce fruit.

Freiner la pollution

Actuellement, les résidus de la production de cacao sont abandonnés en plein champ et pourrissent à l'air libre. Aussi naturel qu'il soit, ce procédé n'en génère pas moins une pollution non négligeable.

Les "jus" issus de la décomposition des fruits contiennent une proportion importante d'azote ammoniacal. En s'infiltrant dans la terre, ils polluent les sols et les cours d'eau.

Par ailleurs, la dégradation de ces substances organiques dans un milieu pauvre en oxygène provoque la libération de méthane, un gaz à effet de serre 62 fois plus puissant que le dioxyde de carbone.

Pour éviter ce phénomène, le professeur Fabio Sierra et son équipe procèdent au séchage des restes de cabosses, qui sont ensuite introduits dans un four spécial conçu par leurs soins dans les ateliers de l'université.

Les bénéfices

Cette méthode permet la production de deux types de gaz :

  • du biogaz (méthane), libéré grâce à l'action de micro-organismes en milieu anaérobie à des températures oscillant entre 25°C et 70°C.
  • du gaz de synthèse ou syngaz, composé essentiellement de monoxyde de carbone et d'hydrogène, obtenu à haute température à partir de substances riches en carbone.

Ce dernier sert principalement de produit intermédiaire pour la fabrication de gaz naturel de synthèse (GNS) et pour la production d'ammoniaque, de méthanol et de lubrifiants.

Le principal avantage des combustibles dérivés de résidus végétaux vient du fait que la quantité de CO2 libérée lors de leur combustion correspond à celle absorbée par la plante au cours de sa croissance (le bilan carbone est alors nul).

De plus, la biomasse revient généralement moins chère que les combustibles d'origine fossile. L'économie est de l'ordre de 40%.

agenciadenoticias.unal.edu.co

1 commentaire on «Le chocolat, un carburant d’avenir?»

  • A quand tous ces carburants expérimentales dans nos stations ?

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