Moratoire de trois ans sur l'exploitation pétrolière, coup dur pour les multinationales

Un an après la marée noire du Golfe du Mexique, le gouvernement costaricain s’estime insuffisamment préparé pour affronter une catastrophe pétrolière et souhaite repenser sa politique énergétique.

Par GVadmin Publié le 18 août 2011 à 6 h 30
Moratoire sur l'énergieau Costa Rica.

Un an après la marée noire du Golfe du Mexique, le gouvernement s’estime insuffisamment préparé pour affronter une catastrophe pétrolière et souhaite repenser sa politique énergétique. Une mesure jugée insuffisante par les écologistes, qui réclament l'arrêt total de l'exploitation et de la prospection de tous les hydrocarbures.

Manifestation anti-pétrole à San José.
Manifestation anti-pétrole à San José, début juin 2011. © Jessica Phelps

Mauvaise surprise pour la compagnie pétrolière américaine Mallon Oil... Début août 2011, sa concession au Costa Rica est suspendue suite à la promulgation par le gouvernement d'un moratoire de trois ans sur l'exploitation pétrolière.

La décision a été annoncée par René Castro, récemment nommé ministre de l'Environnement, de l'Énergie et des Télécommunications. Selon lui, la catastrophe qui a touché le Golfe du Mexique après l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon en avril 2010 montre clairement que l'exploitation pétrolière implique des risques environnementaux majeurs auxquels le système institutionnel de son pays n'est pas à même de faire face.

René Castro annonce que ces trois années de moratoire devraient permettre au gouvernement de "corriger et de moderniser la carte géophysique nationale et de réévaluer le rapport coûts- bénéfices pour cette activité."

Instabilité

Il s'agit de la deuxième tentative de suspension de l'exploitation pétrolière au Costa Rica, puisqu'un moratoire similaire avait été décrété lors de la présidence d’Abel Pacheco (2002-2006), pour être aussitôt révoqué par son successeur, Óscar Arias (2006-2010).

La chef de l'État du moment, Laura Chinchilla, semble quant à elle déterminée à conduire son pays vers l'autonomie énergétique. Elle a même annoncé l'année dernière son intention de faire du Costa Rica la première nation américaine dont l'énergie proviendrait à 100% de sources renouvelables.

De leur côté, les associations écologistes font preuve de moins d'enthousiasme et dénoncent une manœuvre purement politique, puisque l'interdiction ne concerne pas l'exploitation du gaz naturel. Le moratoire n'interdit pas non plus la prospection d'hydrocarbures, ce qui laisse le champ libre à la recherche de nouveaux gisements en l'attente d'un changement de gouvernement et d'une éventuelle annulation de la mesure. Les défenseurs de l'environnement ont fait part de leurs exigences dans un manifeste commun :

La présidente doit établir avec fermeté et honnêteté un moratoire général pour tous les hydrocarbures, aussi bien au niveau de la prospection que de l'exploitation, et doit ouvrir un dialogue sincère, ouvert, participatif et honnête avec les organisations sociales, les écologistes et le secteur académique, concernant le modèle de développement du pays.

efeverde.com

Aucun commentaire à «Moratoire de trois ans sur l'exploitation pétrolière, coup dur pour les multinationales»

Laisser un commentaire

* Champs requis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.