Les transporteurs aériens se lancent dans les carburants alternatifs

L’aviation est responsable d’environ 2% des émissions de CO2, et la croissance rapide de l’industrie ne permet pas de diminuer ce chiffre. Mais les compagnies aériennes travaillent à réduire leur impact. Une solution gagne du terrain, c’est celle des biocarburants.

Par GVadmin Modifié le 10 avril 2012 à 9 h 35
Avions et biocarburants. © Patrick Gillooly

L'aviation est responsable d'environ 2% des émissions de dioxyde de carbone, et la croissance rapide de l'industrie ne permet pas de diminuer ce chiffre. Mais les compagnies aériennes travaillent à réduire leurs émissions, et une solution qui gagne du terrain est celle des biocarburants.

Au mois de juin dernier, KLM annonçait que plus de 200 de ses vols utiliseraient des biocarburants d’ici l’automne. En juillet, Lufthansa, Finnair et Air Thompson ont également lancé leurs premiers vols bio-alimentés. En août, Aeromexico faisait décoller le premier avion commercial transcontinental aux biocarburants. Selon Jimmy Samartzis, directeur général aux Affaires mondiales, pour l'environnement et la durabilité, chez United Airlines :

Un pilier clé de l'engagement environnemental pour les entreprises est le développement et l’utilisation des carburants alternatifs.

Les carburants de l'avenir?

Les biocarburants sont des carburants de remplacement qui proviennent d'organismes vivants - principalement de plantes et d’algues, mais également d’huile de friture recyclée. Les plantes qui servent principalement de ressources aux biocarburants sont la cameline, la jatropha, l'agave, le ricin et les algues. Leurs cultures sont particulièrement intéressantes étant donné leur capacité à croître sur des terres pauvres ou improductives. Jan Jaworski, chercheur principal au Donald Danforth Plant Science Center à St. Louis dans le Missouri, déclare ainsi :

La cameline, par exemple, ne nécessite pas la même richesse de sol que le maïs et le soja.

Comme les biocarburants sont susceptibles d'être consommés près du lieu où ils sont produits, ils offrent aussi de nombreux avantages : les émissions dues au transport et leur transit sont réduites. Les biocarburants présentent aussi moins de risques pour l’environnement car ils ne sont pas stockés dans des nappes souterraines et peu transportés par des tankers géants. L'utilisation de biocarburants pourrait donc avoir des avantages économiques. Richard Sayre, directeur de l'Enterprise Rent-A-Car Institute for Renewable Fuels au Danforth Center, explique :

Je pense qu'il y a une formidable opportunité pour développer une politique énergétique locale et durable qui permettra de réduire la dépendance du pétrole étranger. Si nous fabriquons ce nouveau "pétrole" aux États-Unis, non seulement nous conserverons l’argent dans le pays, mais nous pourrons aussi créer des emplois.

Pas si vite !

Les biocarburants ne sont cependant pas sans challenges. Timothy Searchinger, chercheur et professeur à l'université de Princeton, apporte une nuance importante :

Les plantes poussent sur la terre que vous les utilisiez pour des biocarburants ou pas. Ce qui signifie que ces plantes absorbaient déjà le carbone de l'atmosphère. La seule façon d’obtenir une réduction de CO2 par l'utilisation de biocarburants est d’augmenter la culture de plantes adaptées.

D'autres soutiennent que les forêts tropicales sont détruites pour faire place à des cultures pour des biocarburants, et que les cultures vivrières sont détournées de la bouche des peuples pour celle des moteurs. Certaines compagnies aériennes ont déjà répondu à ces préoccupations. Lufthansa a posté l'annonce suivante sur son site Internet :

Concernant l’approvisionnement en biocarburants, Lufthansa assure qu'ils proviennent de productions durables. Lufthansa garantit que la fabrication de ses biocarburants n'est pas en concurrence avec la production alimentaire et qu'aucune des forêts tropicales n’est détruite.

La compagnie soutient qu'elle obligera les fournisseurs à prouver qu'ils utilisent des méthodes durables de production et qu’ils répondent bien aux critères énoncés par le Parlement et le Conseil Européen dans la directive sur les énergies renouvelables.

Un bon investissement

Alors que le kérosène représente actuellement la plus grosse dépense pour les compagnies aériennes, certains croient que l'utilisation des biocarburants contribuerait à stabiliser les prix du carburant, en raison de la trop grande volatilité du prix du pétrole brut.

Toutefois, comme toute nouvelle technologie, les biocarburants seront tout d’abord coûteux, ce qui soulève des questions sur la répercussion des prix au niveau des consommateurs. En attendant, les biocarburants continuent d’apparaitre comme le salut des entreprises, comme le déclare M. Samartzis :

En tant que société et industrie, nous avons pris un engagement pour améliorer l'efficacité énergétique du carburant et réduire la teneur en carbone (CO2) sur du long terme. Afin d'atteindre ces objectifs, sur une base commune à l'industrie, les carburants alternatifs sont un élément-clé.

huffingtonpost.com

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