Dans les profondeurs de l’Amazonie coule un fleuve géant

Les études sur la récente découverte de l’Hamza ne sont pas encore terminées, mais on peut déjà annoncer que la masse d’eau, 4 km en dessous du niveau du fleuve Amazone, et dont la largeur peut atteindre 400 km, est la bienvenue pour maintenir l’équilibre de la biosphère.

Par GVadmin Modifié le 3 août 2012 à 16 h 00
L'Amazonie. © Bruno Girin (Flickr.com)

Les études sur la récente découverte de l’Hamza ne sont pas encore terminées, mais on peut déjà annoncer que la masse d'eau, 4 km en dessous du niveau du fleuve Amazone, et dont la largeur peut atteindre 400 km, est la bienvenue pour maintenir l’équilibre de la biosphère.

Août 2011, Rio de Janeiro. Ce qui devait être un "simple" Congrès international de la Société brésilienne de géophysique s’est transformé en une importante vitrine pour une équipe de chercheurs de l’Observatoire national de géophysique. Durant l’événement, l’équipe a annoncé une découverte de portée mondiale : une masse d'eau souterraine se trouve 4 km sous les terres du fleuve Amazone.

Pourquoi un tel fait suscite-t-il autant d’intérêts ? Car au final, les eaux souterraines sont un phénomène connu de longue date. De plus, on sait que l’infiltration des eaux dans les roches calcaires provoque la formation de cavernes et de grottes, et que dans ces cavités les eaux s’écoulent comme des ruisseaux souterrains.

Démesure

Sur le schéma ci-dessous, on peut observer que le cours d’eau baptisé Rio Hamza - en hommage au chercheur en chef d’origine indienne, Valiya Hamza - est long de 6000 km. Mais il n’y a pas que sa longueur qui impressionne. A certains endroits, sa largeur peut atteindre 400 km et son débit moyen 3090 mètres cube par seconde. A titre de comparaison, l’Amazone n’atteint au mieux que 100 km de largeur, et le fleuve São Francisco a un débit moyen de 2700 mètres cube par seconde.

Schéma de l'Hamza.
Schéma de l'Hamza. © Correio Braziliense

On peut d'ores et déjà annoncer qu’un phénomène de cette ampleur ne peut se produire dans aucune autre région du monde. En Afrique équatoriale, il y a bien des similitudes du point de vue climatique dans le bassin du Congo. Cependant, les terrains sédimentaires africains ne sont pas orientés comme en Amazonie et ne s’étendent pas non plus jusqu’au littoral. De plus, un travail comme celui réalisé par Petrobras en Amazonie brésilienne n’a pas d’équivalent en Afrique, du fait que, sur ce continent, la région du bassin du fleuve Congo est partagée par plusieurs pays.

Précieuse Amazonie

Les scientifiques se posent à présent la question de savoir si le Rio Hamza peut être, de fait, considéré comme un fleuve, même souterrain. Certains le considèrent plutôt comme un aquifère. Parmi leurs arguments, le débit des eaux souterraines, très inférieur à celui d’un fleuve moyen. Tout est relatif cependant : ce qui dans le sud du pays est considéré comme un fleuve serait à peine un simple cours d’eau en Amazonie. Il est donc encore prématuré d’affirmer que l'Hamza est bien un fleuve. Au fur et à mesure de l’avancée des recherches, certaines lacunes seront comblées et des vérités retenues aujourd’hui comme définitives seront revues.

Enfin, il est important de faire en sorte que les limites concernant l’exploration des ressources de l’Amazonie, soit celles des relations entre la société et la nature, deviennent plus claires. En prenant en considération les dimensions du territoire amazonien et la portée des processus en œuvre dans la région, il faut espérer que toutes les précautions environnementales soient prises. En ce sens, la découverte de l’Hamza est la bienvenue pour le maintien de l’équilibre dynamique de la biosphère.

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