Bilan économique de la forêt amazonienne

Que pouvons-nous faire, nous, consommateurs réfugiés dans nos grands centres urbains, pour lutter contre l’extermination des peuples et de la biodiversité de l’Amazonie ? Par exemple choisir avec plus de conscience et de discernement les produits que nous consommons au jour le jour.

Par GVadmin Modifié le 31 juillet 2012 à 15 h 32
Amazonie. © lubasi (Flickr.com)

Que pouvons-nous faire, nous, consommateurs réfugiés dans nos grands centres urbains, pour lutter contre l’extermination des peuples et de la biodiversité de l’Amazonie ? Par exemple choisir avec plus de conscience et de discernement les produits que nous consommons au jour le jour.

L’açaï, ce fruit amazonien aux mille vertus qui a aujourd’hui conquis des millions de consommateurs brésiliens mais aussi américains, européens ou japonais, représente une production de 1 million de tonnes pour le marché interne, soit 5 kg d’açaï par brésilien et par an. En valeur, un chiffre d’affaires annuel de 700 millions de R$ [290 millions d’euros].
Pour perpétuer ce nouveau marché, il faut protéger les producteurs, notamment ceux qui existent (et résistent) dans la région du Pará, d’où provient 85% de la production nationale.

C’est dans cette même région que la noix du Pará (cousine proche de la noix de cajou), baptisée du nom de l’État dont le territoire occupe la superficie de l’Espagne, la France, le Portugal et la Suisse réunis, génère 15 millions de R$ par an [6 millions d’euros] de recettes. Le tout dans un business qui dépend viscéralement de l’existence (ou de la résistance) du châtaignier, arbre touffu et imposant qui peut atteindre 50 mètres de hauteur et qui apparaît dans la liste établie par le ministère de l’Environnement des espèces menacées d’extinction.

Pharmacopée et essences de bois

Toujours dans la forêt amazonienne, les espèces de grande valeur commerciale pour l’industrie pharmaceutique et cosmétique ne sont pas exemptes de risques. Pour ne citer que deux exemples, l’andiroba – aux propriétés cicatrisantes et anti-inflammatoires – et la copaïba – connue comme l’ “antibiotique de la forêt”.  Bien que représentant des volumes d’affaires faibles, de l’ordre de 10 millions de R$ par an [4,2 millions d’euros], ce sont des espèces mises sous pression par un marché en expansion.

Arbre abbatu en Amazonie.
Le bois reste, de loin, la ressource la plus exploitée de la forêt amazonienne. © Ana_Cotta (Flickr.com)

Cependant, rien ne dépasse l’attractivité commerciale du bois. Le secteur génère environ 5 milliards de R$ par an [plus de 2 milliards d’euros], sur un marché où l’origine légale du produit est encore très incertaine. Malgré l’essor du marché éthique basé sur des certifications et des labels, celui qui décide du futur de la biodiversité de l’Amazonie reste le consommateur final.
Comme pour le monde des drogues, où de gigantesques opérations policières tentent d’éradiquer les trafiquants, la survie de ce type de marché dépend de ce que l’on appelle en économie la “demande”. Tant qu’il y aura des acheteurs, il y aura des vendeurs.

Contre l’extermination des peuples et de la biodiversité, ce que nous, consommateurs finaux, réfugiés dans nos grands centres urbains, pouvons et devons faire, c’est de choisir avec conscience et avec discernement les produits amazoniens qui nous conviennent au quotidien.

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