Pour bien investir, il n’y a pas que l’argent qui compte!

Le développement durable est partout. Par la force des choses, certains investisseurs donnent une importance accrue aux critères extra-financiers dans leur stratégie. D’autant plus à une époque où argent rime souvent avec dette ou faillite.

Par GVadmin Modifié le 31 juillet 2012 à 15 h 17
Investissement Responsable.

Pour qu’une économie responsable fonctionne au mieux et progresse, tous ses acteurs doivent s’impliquer, des producteurs aux acheteurs, en passant par les investisseurs. Dans une économie en mutation, ces derniers ne se penchent plus seulement sur les performances financières des entreprises, mais également sur des critères tels que les impacts sociaux, environnementaux et de gouvernance (SEG). On parle alors d’Investissement socialement responsable (ISR).

Bourse du Mexique.
La Bourse du Mexique (à droite) collabore de près avec l'EIRIS. © * CliNKer * (Flickr.com)

Forte de 28 ans d’expérience dans le domaine de l'ISR, l'organisation britannique, à but non lucratif, EIRIS (leader mondial de la recherche indépendante en SEG) analyse une centaine de critères SEG et attribue des notes à plus de 3000 entreprises à travers le monde. Elle propose également aux investisseurs une notation des sociétés précise selon les paramètres spécifiques qui les intéressent le plus.

L’effet escompté est une prise de conscience de la part des professionnels qui décident alors de développer des pratiques durables et socialement responsables pour figurer dans ce classement. Selon Lisa Hayles, la responsable du service Clientde l'EIRIS pour l’Amérique du Nord, les investisseurs intègrent ces nouveaux indices afin de limiter leur prise de risque.  Elle évoque aussi l’aspect éthique :

Il n’y a pas que la performance financière qui soit légitime. Les fondsd’investissements veulent être des institutions responsables en accord avec la loi et qui reflètent les aspirations de leurs membres. Dans certains cas, l’opinion publique et les médias auront été décisifs dans leur volonté de l'ISR.

A la recherche de l'information

Les médias, justement, font largement écho des catastrophes industrielles qui touchent la planète. Avec des conséquences désastreuses pour l’image de compagnies pétrolières lors de marées noires, par exemple. Dans cette période de bouleversements climatiques, le critère environnemental se veut donc primordial pour juger une entreprise. C'est ce sur quoi se concentre l’Environnemental Investment Organization (EIO), basée au Royaume-Uni. Son directeur Sam Gill est d’ailleurs convaincu d’être dans l’air du temps :

Les indices SEG vont prendre énormément d’importance à l’avenir. C’est pourquoi nous allons travailler avec ceux qui prennent ces indices en considération. Le but est d’utiliser le monde financier pour faire pression sur les entreprises qui doivent prendre conscience du coût environnemental de leurs actions.

Environmental Tracking 3.0
Sam Gill a sorti en 2011 un livre sur les indices environnementaux.

Le casse-tête auquel Sam Gill et son équipe sont confrontés est le suivant : comment chiffrer la pollution, et spécifiquement l’émission de GES, qui sont des conséquences externes des activités d’une entreprise ? Ce calcul de l’empreinte carbone se fait via un inventaire des 3 "cercles" ("Scope") d’impact : direct, indirect et élargi. Le "Scope 3" (chaîne logistique, transport des biens et des personnes) représente souvent la part la plus importante des émissions, mais ses chiffres sont parfois négligés.

Pour forcer les entreprises à communiquer davantage sur leurs statistiques, l’EIO catégorise ainsi son classement en fonction du niveau de divulgation des informations des entreprises. Une société sans données publiques se retrouvera ainsi automatiquement dans la quatrième et dernière partie, au contraire d’une entreprise dont les informations sont transparentes, complètes, et vérifiées.

Selon le rapport 2011 de l’EIO sur 800 grandes sociétés à travers le monde, 21% d’entre elles coopèrent totalement (53,6% en Europe, dont 90% aux Pays-Bas) et 32% sont hermétiques à toute divulgation (51,3% dans les BRIC, dont 100% en Russie). Les pays en forte croissance que sont le Brésil, l’Inde et la Chine auraient-ils des déchets à cacher sous le tapis?

Stéphane Enilorac

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