Le féminicide fait son entrée dans le code pénal

Alors que le 25 novembre célébrait la Journée mondiale contre la violence faite aux femmes, le Conseil des ministres péruvien a pris les devant en instaurant le crime de féminicide, pour lequel la loi prévoit désormais une peine plancher de 15 ans.

Par GVadmin Modifié le 26 juillet 2012 à 17 h 25
Féminicides. © Hryck. (Flickr.com)

Alors que le 25 novembre célébrait la Journée mondiale contre la violence faite aux femmes, le Conseil des ministres péruvien a pris les devant en instaurant le crime de féminicide, pour lequel la loi prévoit désormais une peine plancher de 15 ans.

Marisela Escobedo.
© Ramiro Figueroa (Flickr.com)

Après le Guatemala, le Costa Rica, la Colombie, le Salvador et le Chili, le Pérou devient le sixième pays d'Amérique latine à inclure le crime de féminicide dans son code pénal. Une loi également appliquée dans la capitale du Mexique, où la violence faite aux femmes rivalise avec celle associée au règne des narcotrafiquants.

Au Pérou, 73 femmes ont été assassinées depuis le début de l’année, tombées sous les coups de leur conjoint, amant, ou ex-compagnon. Les villes les plus durement touchées par ces assassinats sont la capitale, Lima, et l’agglomération de Callao. Cette recrudescence de barbarie a poussé Aída García Naranjo, ministre de la Femme et du Développement social, à proposer l’instauration du crime de féminicide, à quelques jours seulement de la Journée internationale de lutte contre la violence faire aux femmes.

Changer les mentalités

Ce nouveau délit entraînera l’application d’une peine minimale de 15 ans de réclusion, afin que ces cas ne puissent plus être considérés comme de simples homicides, pour lesquels la peine plancher est de 6 ans seulement. La loi a été soumise par le Conseil des ministres au parlement péruvien, qui devrait l’approuver rapidement. Liz Meléndez López, coordinatrice nationale du Comité d’Amérique Latine et des Caraïbes pour la défense de la femme, estime :

Les niveaux de féminicides se maintiennent parce que dans l'imagination populaire les femmes ne sont toujours pas considérées comme des personnes ayant des droits, mais comme des subordonnées.

La spécialiste rappelle qu’une simple gifle peut être la première manifestation d’une violence de genre qui conduira au meurtre. Chaque mois, 10 Péruviennes meurent sous les coups de leur conjoint. Le Pérou occuperait actuellement la troisième position pour les cas de féminicides au niveau de l'Amérique du Sud, mais c’est au Mexique, au Guatemala et au Salvador que la situation est la plus préoccupante.

larepublica.pe

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