La marée noire au Brésil rappelle à la précaution

Un accident sur une plate-forme pétrolière opérée par la multinationale américaine Chevron a eu lieu le 9 novembre dernier. Avec des forages similaires au large de la Guyane, l’inquiétude est de mise.

Par GVadmin Modifié le 4 juin 2014 à 8 h 55
Forage. © tjodolv (Flickr.com)

Un accident sur une plate-forme pétrolière opérée par la multinationale américaine Chevron a eu lieu le 9 novembre dernier. L’entreprise mène actuellement des recherches exploratoires par 1 200 mètres de fonds, à environ 370 km des côtes de Rio de Janeiro. Avec des forages similaires au large de la Guyane, l'inquiétude est de mise.

La fuite de pétrole au large de Rio est importante. Elle est estimée entre 600 et 1800 tonnes. Chevron, par ailleurs propriétaire de Texaco, a reconnu que cet accident est intervenu lors d’une erreur pendant les opérations de forage. Cette fuite aura des conséquences sur les milieux naturels et la pêche. C’est pourquoi l’IBAMA (Institut brésilien de l’environnement) vient d’infliger une amende de 50 millions de reais (20 millions d’euros) au géant pétrolier. Le ministre brésilien de l’Environnement de l’Etat de Rio, Carlos Minc, souhaite que des indemnités supplémentaires soient demandées à Chevron.

Dans un communiqué de presse publié le 24 novembre, la fédération Guyane Nature Environnement (GNE) n’a pas manqué de souligner le "parallèle inquiétant" avec le récent forage pétrolier en Guyane française. Ce forage était opéré par la compagnie britannique Tullow Oil, à 150 km au large des côtes guyanaises et par 6400 mètres de profondeur. Il constituait ainsi le premier forage en eaux profondes jamais réalisé en France.

Bien que la Tullow Oil ait fini son premier forage, GNE rappelle que "les plans de réponse aux pollutions semblaient présenter des faiblesses dans les deux cas." Elle demande une fois de plus le "renforcement des moyens de lutte contre les pollutions majeures, tant au niveau de l’industriel (la Tullow Oil, ndlr) que de l’Etat" et espère que "la population soit réellement informée des enjeux d’une telle activité."

Tous engagés pour l'environnement?

Avant le début des travaux exploratoires en Guyane, le préfet avait pourtant précisé dans un communiqué de presse du 25 février 2011 que "la France est signataire du protocole de Carthagène de 1983 sur la protection de l’environnement marin dans les Caraïbes qui s’applique en Guyane." Ce protocole a entre autres pour but de promouvoir la lutte contre la pollution, la protection du milieu et l’évaluation des impacts sur l’environnement.

La société Tullow Oil s’était quant à elle voulue rassurante dans son étude d’impact. Elle avait expliqué que "tous les coûts associés au contrôle du puits en éruption et tous les coûts de réparation (comme ceux d’un nouveau forage dévié pour tuer le puits), et tous les coûts de remise en état telles qu’étaient les conditions avant l’incident font partie de l’assurance prise par Tullow Oil."

Après la découverte de pétrole en Guyane le 9 septembre dernier, il est certain que d’autres forages exploratoires auront lieu dans les mois à venir afin de déterminer le potentiel exact de production de pétrole en Guyane. Le forage d’un deuxième puits pourrait commencer dans la deuxième moitié de 2012. Il devrait cette fois être porté par la société Shell. Il n’est donc jamais superflu de rappeler toutes les parties à leurs obligations en matière de sécurité et de protection de l’environnement.

A lire aussi :

- interview de Joachim Vogt, représentant de Tullow Oil en Guyane

- interview de Patrick Roméo, président de Shell France

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