“Les conditions voulues par l’UE à Durban sont inéquitables pour les pays en développement”

Su Wei, le négociateur en chef pour la Chine lors de la COP17 de Durban, se dit prêt à des concessions pour assurer une deuxième période au protocole de Kyoto. Mais pas autant que ce que voudrait l’Union européenne.

Par GVadmin Modifié le 25 juillet 2012 à 17 h 14
Su Wei, négociateur chinois. © Getty Images

Su Wei, le négociateur en chef pour la Chine lors de la COP17 de Durban, se dit prêt à des concessions pour assurer une deuxième période au protocole de Kyoto. Mais pas autant que ce que voudrait l’Union européenne.

COP 17.
Ouverture des négociations à Durban le 28 novembre 2011. © UNclimatechange (Flickr.com)

La Chine espère et croit encore possible la signature d’un accord pour prolonger le protocole de Kyoto après fin 2012. Mais le pays reconnaît que cela sera difficile : les États-Unis n’ont jamais ratifié le protocole, la Russie, le Canada et le Japon se sont prononcés contre une extension post-2012. Il reste donc l’Europe, qui a déclaré être prête à s’engager à une réduction obligatoire de ses émissions. Mais pour cela, l’UE veut des concessions de la part des États-Unis et de la Chine.

Au titre de la première période du protocole de Kyoto, l’empire du Milieu n’est pas tenu de respecter des engagements chiffrés en matière de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. La Chine est qualifiée de "pays en développement" et à ce titre, est donc dispensée de réductions qui seraient difficiles à réaliser vu la croissance économique et le modèle privilégiant le charbon comme source d’énergie principale pour alimenter cette croissance. Mais l’Europe n’acceptera pas de payer indéfiniment et exige qu’un mécanisme de réduction obligatoire des émissions après 2020 soit déterminé et signé avant 2015. Condition que le négociateur chinois Su Wei refuse :

Ces conditions vont au-delà de ce qui a été décidé auparavant, notamment dans la feuille de route de Bali signée en 2007. Ce sont des conditions qui manquent d’équité envers les pays en voie de développement. Cependant, la Chine est prête à négocier avec l’Union européenne (…) Nous souhaitons qu’un accord pour prolonger le protocole de Kyoto soit trouvé. C’est la pierre angulaire de toute la politique internationale sur le climat.

Jeu d'échecs

La porte ouverte à la négociation ne laisse cependant qu’un faible espoir à l’Europe sur la volonté chinoise de faire des concessions majeures. Su Wei a ainsi refusé de confirmer si la Chine était prête à s’engager sur des réductions obligatoires et chiffrées :

Nous sommes prêts à négocier mais les objectifs post-2020 ne sont pas au menu des pourparlers de Durban. D’autre part, je ne souhaite pas préjuger des résultats de négociations futures.

Pas étonnant que la Chine, qui a beaucoup profité de la première période du protocole de Kyoto en réalisant des projets de réduction des émissions à l’origine de certificats vendus principalement à l’Europe, souhaite que le mécanisme soit prolongé. Mais les concessions que le pays est prêt à faire restent visiblement très réduites et ne s’amélioreront pas sans action conséquente du grand rival économique sur l’autre rive du Pacifique…

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