L’essor du "Google Maps" de la corruption

Créée il y a 6 mois, la carte collaborative hébergée sur le service de géolocalisation de Google enregistre déjà plus de 140 000 visites et 200 cas de corruption. C’est bien au-delà des espérances de sa créatrice, la photographe Raquel Diniz.

Par GVadmin Modifié le 24 juillet 2012 à 17 h 27

Créée il y a 6 mois, la carte collaborative hébergée sur le service de géolocalisation de Google enregistre déjà plus de 140 000 visites et 200 cas de corruption. C’est bien au-delà des espérances de sa créatrice, la photographe Raquel Diniz.

Au moment de la mise en ligne de cette carte de la corruption le 24 mai 2011 , il y avait seulement 20 cas enregistrés. Les internautes, espérant bien faire la guerre aux hommes politiques brésiliens en vue des élections municipales de 2012, l'ont bien alimentée depuis...

Carte de la corruption au Brésil.
Aperçu de la carte de la corruption brésilienne.

Raquel Diniz a eu l’idée de créer cet outil lorsqu’elle vivait en Espagne. Là, elle a pu accompagner de près le mouvement des Indignés, et s'inspirer de leur organisation en vue des manifestations, s’appuyant sur les réseaux sociaux. La photographe explique le succès de son outil :

Le Brésil est suffisamment ouvert à la culture digitale, et la carte a été lancée à un moment d’effervescence politique nationale, l’année où de nombreux ministres de Dilma Roussef sont tombés pour corruption. Chaque fois qu’un ministre tombait, la carte enregistrait plus d’accès, et plus de cas de corruption publiés.

Aucun parti épargné

Tous les partis politiques sont représentés sur cette carte des fraudes commises par leurs membres. Le tout sous l’œil toujours plus attentif de la population. Raquel Diniz s'enthousiasme :

Pour la première fois dans l’histoire du Brésil, nous voyons des politiques de premier rang tomber pour des scandales de corruption. En moins d’un an de gouvernement, sept ministres ont déjà dû abandonner leur portefeuille. Avant, il était beaucoup plus difficile de les faire tomber.

Les internautes qui alimentent la carte ne veulent pas que tous ces scandales soient effacés des mémoires des électeurs. Par exemple, en août 2010, le député Garotinho a été condamné à deux ans et demi de prison pour son implication dans une organisation criminelle qui utilisait la structure de la police civile pour commettre une série de crimes et faciliter son business de jeux clandestins.

iCitoyen

La carte de la corruption brésilienne, qui avait commencé timidement, s’affirme aujourd’hui comme un outil important, et fait des émules. Ainsi, le procureur de la République de l’État de Tocantis a également lancé, il y a quelques semaines, une carte de la corruption pour chaque municipalité de l’État.

Raquel Diniz estime que cette année marquera une étape importante, celle de l’essor d’une nouvelle ère digitale où les citoyens prennent possession de l’outil Internet pour mener des combats politiques partout dans le monde :

Aucune carte ne pourra jamais être exhaustive, mais désormais, les gens se préoccuperont des actes de leurs hommes politiques. Et ceci, en cette année 2012 d’élections, est très important, car les électeurs devront s’informer sur les candidats avant d’aller voter.

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