Mezcal et tequila font carburer les entreprises vertes

La distillation des célèbres alcools mexicains génère des tonnes de résidus de cactus, dont les industriels ne savent que faire. Un problème épineux résolu par l’entreprise Carbon Diversion …

Par GVadmin Modifié le 20 juillet 2012 à 16 h 53

La distillation des célèbres alcools mexicains génère des tonnes de résidus de cactus, dont les industriels ne savent que faire. Un problème épineux résolu par l’entreprise Carbon Diversion, qui en fait des briquettes et des granulés, au pouvoir calorifique supérieur à celui du pin.

Après son utilisation pour la tequila, l'agave peut être réutilisé dans les granulés. ©Mickaël Thomassin (Flickr)

Blancs ou ambrés, avec ou sans ver dans le fond de la bouteille, le mezcal et la tequila font partie des symboles de la culture mexicaine et s’exportent dans le monde entier. Élaborées à partir de l’agave, un cactus imposant aux feuilles élancées, ces boissons alcoolisées produisent des déchets organiques difficiles à réutiliser et peu valorisés.

Un excellent combustible

Cette biomasse présente pourtant un excellent potentiel pour la fabrication d’un combustible écologique traditionnellement obtenu à partir de résidus de bois: les pellets, ou granulés.

C’est dans cette optique que l’entreprise Carbon Diversion América Latina a mis au point un procédé permettant d’obtenir des briquettes et des granulés à partir de déchets organiques. Dans un premier temps, les résidus d’agave sont pressés puis broyés, avant d'être soumis à un processus de séchage qui fait passer leur taux d'humidité à moins de 12%.

Pour l’instant, l’entreprise fabrique des briques circulaires d'une dizaine de centimètres de diamètre. La production de pellets devrait débuter courant 2012.

Des sources d'approvisionnement multiples

Francisco Xavier Villaseñor Pérez-Verdía, directeur de la société, explique:

Les briquettes et les pellets peuvent être fabriqués à partir de toutes sortes de sous-produits de l’agriculture. Comme les restes de canne à sucre, l’étoupe de coco, les noyaux de mangues ou encore l’écorce de fruits.

Par ailleurs, leur pouvoir calorifique est supérieur à celui des briques et des granulés de pin fabriqués aux États-Unis et au Canada. Il atteint 4192 kilocalories par kilo dans le cas de l’agave.

Un cercle vertueux

L’objectif de Carbon Diversion est de proposer ce biocombustible aux industries nécessitant de la chaleur au cours de leur processus de production. C’est le cas des fabricants de tequila et de mezcal. Ils pourront ainsi réutiliser leurs propres déchets lors de la cuisson de l’agave, qui a lieu avant sa distillation.

Les quantités de CO2 émises lors de la combustion des briquettes sont les mêmes que celles produites lorsque les restes d’agave se décomposent naturellement, et leur coût de fabrication reste inférieur à celui de l’élaboration de compost, processus qui nécessite entre 6 et 7 mois.

La production de briques et de pellets à partir des résidus de l’agave a permis à Carbon Diversion América Latina de décrocher la première place lors du Cleantech Challenge México 2011, qui récompense les efforts des entreprises les plus vertes du pays.

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