Touche pas à mon sac plastique!

Quelques jours après la fin officielle de la distribution des sacs plastiques dans les supermarchés de São Paulo, les Brésiliens montrent des signes de réticences et d’incompréhension.

Par GVadmin Modifié le 17 juillet 2012 à 16 h 16

Quelques jours après la fin officielle de la distribution des sacs plastiques dans les supermarchés de São Paulo, les Brésiliens montrent des signes de réticence et d'incompréhension.

Depuis le 25 janvier, la distribution gratuite des sacs plastiques dans plus de 2600 supermarchés est terminée ou, du moins, en phase terminale. L'objectif est de réduire le rejet de 6,6 milliards de sacs par an (dont 1,8 milliards uniquement dans la capitale São Paolo). Cela représente 95 % des supermarchés qui adhérent à la campagne «Sortons la planète de l'asphyxie».

57% des Paulistas sont favorables à cette mesure... Aux caisses des supermarchés, les réactions des clients sont tout autres. Malgré une campagne de publicité imposante, nombreux sont ceux qui sont pris de court. Tout en cherchant la meilleure solution pour emporter ses courses, la pédagogue Sueli Castanho Nastri reconnaît que:

Ce n'est pas évident.

Elle a essayé les cartons qui, bien que distribués gratuitement, ne sont pas toujours disponibles. Le sac en toile recyclable, mais les hanses se sont déjà cassées.

J'ai l'habitude de faire des courses pour 2 semaines. Mais, aujourd'hui, je n'achèterai que ce dont j'ai besoin pour ce soir. Je ne sais pas comment emporter de grandes quantités.

Le sac en amidon, une solution provisoire

La solution d'emballage majoritairement proposée aux caisses des supermarchés est le sac biodégradable en amidon de maïs. Un matériau est entièrement assimilé par l'environnement en 6 mois à 2 ans. Soit une avancée en terme écologique. Son inconvénient: le prix (0,19 R$, soit 9 cents d’euro en moyenne). Un prix qui scandalise Joana, une publicitaire:

Ce n'est pas juste de faire une marge sur le dos du consommateur avec quelque chose qui était offert avant.

L'association des commerçants répond que ce prix correspond au coût de l'emballage vert. Cette option est néanmoins provisoire et sert à aider les clients à court terme. Dans un deuxième temps ces sacs disparaîtront de la circulation.

Des questions de logistique à régler

Il semble que l'organisation et la programmation des courses pose problème. L'agent immobilier, Luca Nascimento, rapporte une de ses mésaventures:

Je n'avais pas prévu d'aller faire des courses, du coup j'ai du tout emporter à la main.

Tatiana, elle, emporte une véritable collection d’écobags, de cartons pliés, et sait déjà très bien où caser tous ces produits.

Le problème, c'est que je mets 20 minutes pour tout ranger, et les gens derrière moi me lancent des regards énervés.

Ce changement contribue en effet à un allongement des files d'attente.

La plupart des chaînes de distribution ont créé des gondoles remplies d'options pour tous ceux qui n'ont pas pris leurs précautions. La chaîne Pão de Açúcar propose 14 types d’écobags. Elle a dû réduire le prix de ces sacs en raphia de 2,99 R$ à 1,99 R$ (soit 90 cents d’euro). Le réseau Dia, bien qu'ayant signé l'engagement de bannir les sacs plastiques, ne l’applique que dans un tiers de ses points de vente. Les autres continuent à offrir des sacs plastiques issus du pétrole, souvent à la grande satisfaction des clients. L'étudiant Gomes le confirme:

Je vais continuer à venir ici, c'est plus avantageux.

Un communiqué de presse de Dia explique que les sacs en question sont des fins de stocks. Ils vont progressivement disparaître des supermarchés.

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