Excuses publiques pour les malades de Minamata

Cela fait des décennies que les victimes de la contamination au mercure de l’usine Chisso demandent des compensations au gouvernement japonais. Le ministre de l’environnement leur a fait, fin janvier 2012, des excuses publiques.

Par GVadmin Modifié le 16 juillet 2012 à 17 h 52

Cela fait des décennies que les victimes de la contamination au mercure de l’usine Chisso demandent des compensations au gouvernement japonais. Si certaines ont été exaucées, plusieurs milliers attendent encore. Le ministre de l’environnement leur a fait, fin janvier 2012, des excuses publiques.

Garçon atteint de la maladie de Minamata. ©Arnau Poveda Mira (Wikimedia Commons)

1932, Minamata, sud-ouest japonais. Une usine pétrochimique commence à rejeter du mercure dans la mer. Vingt ans plus tard, une maladie mystérieuse touchant le système nerveux fait son apparition. Les plus affectés sont les membres des familles de pêcheurs. Un scientifique observe l’étrange comportement de chats qui se jettent à la mer sans raison. Il fait des recherches sur ces animaux et identifie la cause de ce qui sera plus tard appelé la ‘maladie de Minamata’: l’ingestion de mercure, en forte concentration dans les poissons pêchés dans les environs. Poissons dont les pêcheurs et les chats sont justement les plus grands consommateurs.

Cette maladie, qui touche pendant des décennies toute une région, affecte aussi bien les adultes que les enfants. Des mères normales accouchent de nourrissons touchés de malformation, la mortalité infantile augmente anormalement… Il faut attendre 1996 pour que plus de 10 000 victimes soient indemnisées. Un chiffre impressionnant qui ne résout pas le problème. Les scientifiques ont démontré sans ambiguïté la responsabilité des rejets de mercure par Chisso. Mais l’État rechigne à indemniser des malades dont il n’est pas sûr que la cause des souffrances vienne du mercure de l’usine pétrochimique. De nombreuses personnes sont encore en procès avec l’État nippon.

Vers une résolution des conflits?

A défaut d’un règlement à court terme, ces malades pourront se satisfaire de la récente déclaration du ministre de l’environnement Goshi Hosono. Au cours d’un déplacement à Minamata, il a prononcé un discours empreint d'émotion:

Je veux vous présenter des excuses au nom du gouvernement. Que ce problème qui vous cause des souffrances ininterrompues ne soit pas encore réglé n’est pas normal.

Le ministre a annoncé qu’il souhaitait fixer une date limite pour régler le problème des indemnités. En 2010, l’état avait accordé une indemnité mensuelle de 17 700 yens aux personnes touchées. Mais le problème reste de déterminer quels sont les malades réellement victimes des odieuses pratiques de Chisso…

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