454 grammes de crevette, 1 tonne de CO2

Un scientifique américain, basé en Asie, a étudié l’empreinte écologique des différents menus de restaurant. Avec 198 kg de CO2 émis pour 100 grammes de chair, les crevettes arrivent en tête des menus les plus polluants.

Par GVadmin Modifié le 16 juillet 2012 à 17 h 12

Un scientifique américain basé en Asie a étudié l’empreinte écologique des différents  menus de restaurant. Résultat: avec 198 kg de CO2 émis pour 100 grammes de chair, un petit cocktail de crevettes est le plus polluant qu’on puisse trouver…

Manger des crevettes, une activité à forte empreinte carbone... ©Ben Sutherland (Flickr)

Selon les recherches de Boone Kauffman, un biologiste de l’université de l’Oregon qui est basé en Indonésie, un paquet d’une livre (environ 454 grammes) de crevettes surgelées produirait une tonne de dioxyde de carbone. Il a effectué ses calculs en considérant que 50 à 60% des élevages de crevette au monde sont en Asie, dans des zones intertidales situées sur d’anciennes forêts de mangrove éliminées par les éleveurs.

L’empreinte écologique des crevettes sur ce type de terrain est environ 10 fois plus importante que celle d’un élevage de viande en pâturage sur un terrain tropical.

Les fermes d’élevage de crevette ont des rendements très faible. Elles utilisent plus de 13 mètres carrés pour produire une tonne de crustacés. Les bassins artificiels ne produisent rarement plus de 9 ans, et sont parfois même abandonnés après seulement 3 ans d’exploitation, à cause de maladies ou de l’acidification des sols. Après l'abandon de ces exploitations, les sols ont besoin de 35 à 40 ans pour reconstituer leur écosystème.

Perte de biodiversité et d'une protection naturelle

La destruction des grandes étendues de mangrove du Sud-est asiatique, notamment à cause de l’élevage intensif des crevettes, n’est pas seulement une perte considérable de biodiversité. C’est aussi un risque pour les habitants des entourages. Selon Emily Pidgeon, de l’ONG Conservation International, la mangrove permet de protéger les zones côtières des typhons et des grands tsunamis, tel celui ayant ravagé la Thaïlande, l’Indonésie et la région en 2004, faisant environ 230 000 victimes. Malheureusement, les organisations qui militent pour la protection de ces bienfaits de la nature se heurtent à un manque de ressources ou de volonté politique pour résoudre le problème.

Les recherches du type de celles conduites par Boone Kauffman pourraient constituer un argument fort pour la conservation des côtes asiatiques. En attendant une décision politique, il est toujours possible d'éviter de consommer les crustacés produits à l’autre bout du monde !

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