Un rapport montre les méandres de la corruption en Angola

Le dernier rapport de l’Association Justice, Paix et Démocratie (AJPD) sur la corruption en Angola révèle une nouvelle fois que le phénomène reste bien ancré dans l’administration publique. Le manque de moyens sert toujours à justifier la non concrétisation des projets sociaux.

Par Cathy Phouphetlinthong Modifié le 6 juillet 2012 à 12 h 14

Le dernier rapport de l’Association Justice, Paix et Démocratie (AJPD) sur la corruption en Angola révèle une nouvelle fois que le phénomène reste bien ancré dans l’administration publique. Les pourboires appelés “gasosa”, le trafic d’influence, le népotisme et les signes extérieurs de richesse sévissent encore. La rhétorique du manque de moyens sert toujours à justifier la non concrétisation des projets sociaux.

La corruption est encore très présente en Angola. © Radio Nederland Wereldomroep

Dans son rapport sur la corruption en Angola,  l’AJPD révèle que ces dernières années “les gérants de l’Administration Publique commencent à exhiber des voitures de luxe et autres biens de valeur et achètent des biens immobiliers en Angola ou à l’étranger (de préférence en Afrique du Sud et au Portugal). Ils portent également le statut d'associés au sein d’entreprises, réalisent des voyages de loisir à l’étranger en 1ère classe, fréquentent les hôtels de luxe et font des consultations de santé dans des cliniques privées étrangères” . L’enquête se base sur des rapports publiés, et sur le discours du président de la République sur la “ Tolérance Zéro face à la Corruption”.

António Ventura, directeur de l'AJPD, reconnait que le niveau de corruption dans le pays constitue une violation des droits économiques et sociaux:

“Progressivement, nous informons les citoyens de la nécessité de combattre la corruption et, surtout, de ses conséquences sur leurs droits économiques et sociaux”.

Le rapport, qui a commencé à être élaboré en janvier 2010, peut permettre aux procureurs, juges, et au président du Tribunal des Comptes « d’être attentifs et d’identifier des pratiques de corruption et de manque de transparence ».

Ventura regrette que les mesures prises par le pouvoir Exécutif n’aient pas encore produit leurs effets. Il promet d’autres études sur l’impact de la corruption pour 2013.

Un manque de moyens

Chaque année, l’Assemblée Nationale approuve le Budget Général de l’État. Les dépenses des services basiques, tels que l’eau potable, le traitement de l’eau et des déchets, les égouts sanitaires, les transports publics, la drainage des eaux de pluie, l’énergie et les routes y sont couverts. Mais les administrateurs publics “ne parviennent pas à exécuter les projets sociaux et se plaignent d’un manque de moyens”.

Concernant le trafic d’influence, les personnes assumant des postes importants se multiplient et “ abusent de leur influence supposée ou réelle, ou de leur position, pour faciliter l’accès de leurs amis ou leur famille à des fonctions publiques d’importance, des postes dans l’administration, des crédits bancaires ou des contrats publics.”

L’AJPD dénonce la création d’entreprises fictives pour des prestations de services, dès que se profile un grand événement promu par l’Etat:

“La plupart de ces entreprises ont une existence juridique mais pas physique. Elles n’ont pas d’expérience et sous-traitent le travail à des entreprises réellement qualifiées, de préférence portugaises ou chinoises; la plupart des associés et administrateurs sont de simples prête-noms.”

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