Le défi de la maison à 8 000 dollars en Angola

Il y a un an, la secrétaire aux Affaires Sociales de la Présidence de la République et de la Commission Nationale de Lutte contre la Faim et la Pauvreté, Rosa Pacavira, a proposé un défi aux constructeurs. Bâtir des maisons évolutives dont le coût n’excèderait pas les 8 000 dollars. L’entreprise PG&D a répondu positivement au défi.

Par Cathy Phouphetlinthong Modifié le 4 mars 2014 à 8 h 51

En 2012, la secrétaire aux Affaires Sociales de la Présidence de la République et de la Commission Nationale de Lutte contre la Faim et la Pauvreté, Rosa Pacavira, a proposé un défi aux constructeurs. Bâtir des maisons évolutives dont le coût n’excèderait pas les 8 000 dollars. L’entreprise PG&D a répondu positivement au défi.

Le défi de la maison à 8 000 dollars en Angola. © al3xadk1n5

Une première maison témoin

La construction doit se faire à partir de matériaux locaux, des briques (qui peuvent être fabriquées sur le terrain même) et des tuiles fabriquées en Angola. La maison-témoin a été inaugurée en avril 2012 dans la ville de Catete. L’objectif du projet consiste à construire 50 maisons évolutives les 6 prochains mois, dans chaque municipalité du pays.

Les maisons sont de type T2 (deux chambres et une salle de bains), pour une surface totale de 60 mètres carrés. Les bénéficiaires pourront agrandir leur maison de façon évolutive s’ils le souhaitent. En parallèle, le gouvernement mobilise les entrepreneurs sur tout le territoire national pour que le projet intègre des laveries communautaires, des écoles, des centres de santé et l’installation de panneaux solaires.

Marília Resk, directrice de PG&D, affirme :

“Nous voulons fournir des maisons sociales, confortables, stables, dignes, adressées à une population défavorisée et contribuer à la préservation de l’environnement. Les matériaux, mais aussi la main d’œuvre, sont locaux. Une maison est construite en cinq jours.”

Les briques sont faites avec un mélange de terre et de ciment (11 volumes de terre pour 1 volume ciment) et de l’eau.

“Il s’agit d’un matériau qui existe depuis des lustres. Il retient la chaleur et garde les maisons au frais. Il a une bonne résistance et une parfaite imperméabilité."

Une transmission de technique

Les briques peuvent être fabriquées sur le chantier même de la maison grâce à des presses manuelles ou hydrauliques. Les premières coûtent 11 000 dollars américains et fabriquent 600 briques toutes les 8 heures. Les secondes coûtent 12 000 dollars américains, mais sont plus efficaces (1600 briques par cycle de 8h). Celles-ci exigent l’électricité, ce qui peut être un problème dans des zones éloignées.

La faible différence de prix est due à un partenariat avec le fournisseur brésilien, Ecomáquina. L’objectif est que chaque ville possède au moins une machine hydraulique, afin de pouvoir fournir des briques en quantité. Les tuiles en ciment coûtent 150 kwanzas l’unité (il en faut 10 par m2) et sont produites en Angola par la société Telha Azul.

Une autre composante du projet englobe la transmission de la technique de construction aux communautés, de façon à garantir que les maisons évolutives soient terminées par leurs habitants.

17 ans et chef d'entreprise engagée

Marilia est brésilienne. Chef d’entreprise précoce (à 17 ans), elle a participé à de nombreux projets de constructions pour les populations les plus défavorisées, au Pérou, en Colombie, en Australie et en Californie. Elle vit depuis 8 ans en Angola, où elle a fondé PG&D.

“J’aime m’entourer de spécialistes dans chaque domaine et suivre les projets de A à Z. Souvent, le grand problème en Angola ne vient pas des plans, mais de l’exécution. Je suis quelqu’un qui s’engage personnellement pour que les choses avancent. C’est pourquoi j’ai eu une empathie immédiate avec la secrétaire de la Présidence, Rosa Pacavira, une femme qui possède une détermination extraordinaire.”

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